Question de M. CORBISEZ Jean-Pierre (Pas-de-Calais - RDSE) publiée le 30/07/2020

M. Jean-Pierre Corbisez attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la nécessaire évolution de l'offre d'alimentation végétale au sein de nos universités.
Augmenter la part des protéines végétales dans l'alimentation est en effet l'une des mesures urgentes préconisées par le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) et l'organisation des Nations unies (ONU) en raison de son impact positif pour contrer le changement climatique et les destructions environnementales. Un plat d'origine végétale émet ainsi 60 % de gaz à effet de serre de moins qu'un plat carné. Massifier le choix végétal est donc une politique publique de développement durable, particulièrement efficace en restauration collective. De plus, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) recommande pour la santé publique de consommer plus de céréales, de légumineuses, de noix, de légumes et de fruits.
Enfin, la demande des usagers, principalement des étudiants, est forte et croissante.
Tous ces éléments plaident pour une évolution de l'offre alimentaire des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), notamment en y renforçant la part des protéines végétales et en la rendant disponible quotidiennement dans tous leurs points de restauration, au même titre que tous les autres repas, et non plus simplement comme une option.
L'enjeu est de taille en termes de santé et d'impact environnemental au regard des 70 millions de repas annuels proposés au sein des CROUS.
Cette évolution de l'offre doit en outre être proposée dans une gamme de prix similaire aux repas « classiques » afin d'en garantir l'accessibilité et d'en faire un véritable choix pour tous les étudiants qui le souhaiteraient, ce qui implique un accompagnement des CROUS par l'État.
Il lui demande donc si elle compte développer une offre végétarienne riche en protéines végétales dans l'offre alimentaire des restaurants universitaires et cafétérias des CROUS et quelles mesures elle compte prendre pour atteindre cet objectif.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 12/11/2020

Le réseau des œuvres universitaires et scolaires est pleinement conscient de l'importance d'une nutrition régulière et équilibrée, qu'il s'agisse de garantir la santé des étudiants ou la réussite de leurs études. Ainsi, depuis 2017, un menu végétarien est proposé tous les jours dans chaque restaurant universitaire, au prix d'un repas étudiant grâce notamment aux efforts accomplis par le réseau des œuvres sur le plan de la politique des achats alimentaires et de mutualisation de ces derniers. De plus, depuis 2018, sont également proposés aux étudiants des produits plus diversifiés comme des jus de fruits et légumes frais. Cette offre a été renforcée par l'adoption du dispositif « Lundi vert » dans l'intégralité des 788 restaurants universitaires gérés par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) afin de promouvoir, sur la base du volontariat, tous les lundis, une consommation limitée en protéines animales, au profit d'une alimentation riche en protéines végétales et d'accompagner les comportements responsables. Dans ce cadre, les étudiants seront encouragés à choisir un plat du jour végétarien de qualité. Les chefs du réseau des œuvres et les diététiciens ont mené une réflexion approfondie sur les apports nutritionnels et ont développé une gamme de 150 recettes végétalisées riches en vitamines et minéraux, associant céréales et légumineuses pour fixer les protéines. Le réseau des œuvres souhaite ainsi répondre aux attentes du public et notamment des quelques 10 % de convives se déclarant végétariens. Par ailleurs, les actions du réseau des œuvres s'inscrivent dans le cadre des exigences de la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite « Egalim », en matière de composition des repas et de nature des denrées pour la restauration collective. L'objectif est de proposer, au 1er janvier 2022, au moins 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques.

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