Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 22/10/2020
Question posée en séance publique le 21/10/2020
M. le président. La parole est à M. Bruno Belin, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Bruno Belin. Ma question s'adressait à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Je parlerai non pas d'un virus venu du bout du monde, encore inconnu de tous voilà quelques mois, mais d'un virus dont la puissance contagieuse est connue mondialement depuis 1918 et pour lequel un vaccin existe depuis 1944. Chacun sait la virulence contagieuse du virus saisonnier de la grippe. Or nous ne sommes pas prêts : 7 millions de Français, inquiets de la situation sanitaire, ont d'ores et déjà retiré en pharmacie une dose de vaccin ; 15 millions de personnes bénéficieront d'une prise en charge du fait d'une situation à risque ; mais 13 millions de doses de vaccin seulement ont été préparées
Que compte faire le Gouvernement pour protéger les habitants de ce pays, pour éviter la rupture de stock en officines dès cette semaine, alors que nous entrons dans la période optimale pour se faire vacciner ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 22/10/2020
Réponse apportée en séance publique le 21/10/2020
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur Belin, permettez-moi tout d'abord de vous féliciter de votre élection récente. Je suis ravi d'avoir l'honneur de répondre à votre première question en tant que sénateur, car j'ai apprécié le travail que nous avons pu mener ensemble l'année dernière, alors que vous étiez président du conseil départemental de la Vienne, sur la protection de l'enfance. (Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.)
La campagne de vaccination a débuté le 13 octobre dernier et se poursuivra jusqu'au 31 janvier prochain. La presse s'est fait l'écho d'un certain nombre de questions légitimes : tout le monde doit-il se faire vacciner ? Aurons-nous suffisamment de doses de vaccin ?
Concernant la première de ces interrogations, je rappellerai que la Haute Autorité de santé a rendu, dès le 20 mai dernier, un avis confirmant que la vaccination contre la grippe devait s'adresser en priorité aux professionnels de santé et aux personnes les plus fragiles, notamment les personnes âgées et celles qui présentent un risque d'infection grave par la covid-19.
La vaccination des professionnels de santé répond à un double objectif : non seulement les protéger et leur permettre de continuer à assurer leur activité, et ainsi soulager l'ensemble du système de soins, mais également protéger les patients avec lesquels ils sont en contact, notamment dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux et les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Concernant le nombre de doses de vaccin disponibles, je me permets de rappeler que l'objectif de cette campagne vaccinale est non pas que 100 % des Français soient vaccinés, mais 75 %, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Compte tenu de l'anticipation d'une demande accrue cette année, nous avons fait le nécessaire pour mettre à disposition 30 % de doses supplémentaires par rapport aux 12 millions consommées lors de la précédente campagne. Cela se traduira par un approvisionnement continu. Nous avons bien conscience des tensions qui peuvent exister dans certaines zones, mais toutes seront servies grâce aux doses de vaccin commandées par les officines, les laboratoires pharmaceutiques ou encore les établissements de santé, ainsi que, pour la première fois, grâce à la constitution d'un stock d'État. Je peux donc vous assurer, monsieur le sénateur, que l'État fait tout pour protéger nos concitoyens de l'épidémie de grippe.
M. le président. La parole est à M. Bruno Belin, pour la réplique.
M. Bruno Belin. Je crains que nous ne devenions le pays de la pénurie : pénurie de médecins, pénurie de moyens dans les hôpitaux, pénurie de masques, pénurie de gel, pénurie de surblouses, pénurie de tests, pénurie de lits de réanimation, pénurie de doses de vaccin, pénurie d'anticipation, ce qui est encore plus grave L'impréparation est une faute, monsieur le secrétaire d'État. J'espère que nous allons nous mobiliser, les uns et les autres, pour qu'il y ait moins de pénuries et d'incurie dans ce pays. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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