Question de M. LEROY Henri (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 10/12/2020
Question posée en séance publique le 09/12/2020
Mme la présidente. La parole est à M. Henri Leroy, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Henri Leroy. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Face à la délinquance qui explose, au communautarisme qui gangrène les territoires de la République,
Mme Marie-Pierre de La Gontrie. C'est reparti
M. Henri Leroy.
aux terroristes qui, au nom d'une idéologie fasciste, assassinent des innocents, face aux Black Blocs qui pillent, cassent et sèment la terreur à chaque manifestation, nous étions très nombreux, parlementaires, maires, policiers et gendarmes, à attendre la publication du Livre blanc de la sécurité intérieure.
C'est fait. Il va servir à la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, la Loppsi 3, et, certainement, au Beauvau de la sécurité annoncé hier par le Président de la République, que le Sénat demandait depuis la remise au Gouvernement du rapport sur l'état des forces de sécurité intérieure en juin 2018.
Comme ce livre blanc l'affirme si justement, les maires sont des acteurs centraux de la sécurité communale. Leur responsabilité ne cesse de croître. Ils sont chargés de la politique de prévention auprès de tous leurs administrés. Avec leur police municipale, ils constituent un véritable réseau d'informateurs des forces de sécurité.
Vous le savez parfaitement, monsieur le Premier ministre, le redéploiement de la gendarmerie et de la police dans les communes est une question nationale de toute première importance.
Ce livre précise, sommairement, les critères de redéploiement territorial, notamment en se fondant sur le nombre d'habitants. Ces critères sont flous et à aucun moment, j'y insiste, il n'est question du premier élu connecté au terrain.
À peine publiée, votre proposition de redéploiement intrigue autant les forces de sécurité que les élus locaux.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner les vrais critères de ce futur redéploiement entre les deux principales forces de sécurité, auquel vous ne pouvez manquer d'associer les maires intuitu personae ?
Par ailleurs, que comptez-vous concrètement mettre en place pour arrêter les Black Blocs dans leur fureur dévastatrice ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 10/12/2020
Réponse apportée en séance publique le 09/12/2020
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur, votre intervention comporte plusieurs questions, auxquelles j'essaierai de répondre le plus clairement possible.
La publication du Livre blanc est, effectivement, un travail très important effectué par de nombreux spécialistes de la sécurité et pour lequel les élus locaux ont été consultés en premier lieu. Toutefois, ce Livre blanc n'est qu'un document de travail.
Oui, il sera à la base de la discussion qui doit nous amener à une grande loi de sécurité intérieure. Je la préparerai et il appartiendra sans doute au prochain gouvernement de la défendre ou, selon ce que décidera le peuple lors des élections de 2022, de le corriger et de l'amender.
Évidemment, cette année 2021 constituera un moment de réflexion sur les grands enjeux de la sécurité que sont le renseignement, le cyber et la façon dont la délinquance se développe dans les territoires, en se transformant depuis un certain nombre d'années.
Il est évident, monsieur le sénateur, que ce n'est pas une commission, aussi intéressante soit-elle, qui va définir des critères permettant de savoir où iront les gendarmes et la police. C'est en parfaite osmose avec les élus de tous les territoires de la République que nous travaillerons, tout au long de l'année 2021, à la façon de bien placer les forces de sécurité.
Nous devrons, sans doute, mettre en place un certain nombre de projets originaux et d'expérimentations : il y aura un peu des deux. Dans le Livre blanc est ainsi posée la question de l'arme qui doit être utilisée selon le type de délinquance. Ce travail doit, en tout cas, être effectué en parfaite collaboration avec les élus, dont, vous le savez, je fais partie.
Vous soulevez également la question des Black Blocs, ces individus violents, voyous et casseurs. Nous devons casser la dynamique de la peur qui s'empare des centres-villes et, singulièrement, de l'agglomération parisienne.
À la demande du Premier ministre, et après m'en être entretenu avec lui, j'ai donné instruction, aujourd'hui, aux préfets de la République de savoir exactement qui sont ces personnes, dont le profil est extrêmement différent de ceux que nous connaissions jusqu'à présent.
Je réfléchis également, de concert avec le garde des sceaux, aux moyens d'empêcher, par la justice, au travers d'interdictions de paraître ou de se rendre dans certains lieux, leur arrivée dans les manifestations, qui devraient toutes être pacifiques. (M. François Patriat applaudit.)
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