Question de M. GILLÉ Hervé (Gironde - SER) publiée le 10/12/2020

M. Hervé Gillé attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'état de la santé mentale et de la psychiatrie à la suite de la deuxième vague de la Covid-19.

La crise sanitaire qui dure maintenant depuis plusieurs mois implique un accroissement des besoins pour notre système de soins. Pourtant, il apparaît que les conséquences en termes de santé mentale et la question de l'accès aux soins psychiatriques pour que tous les Français ne soient pas traités à la mesure des difficultés actuelles.

Psychiatres et psychanalystes avaient alerté dès la fin du premier confinement sur les conséquences de cette crise sur la santé mentale. Ces professionnels alertent de nouveau aujourd'hui car la situation s'aggrave.

Ils constatent l'émergence de nombreux symptômes, conséquences psychiatriques directement liées à la situation sanitaire et aux contraintes qu'elle impose notamment au travers des mesures du confinement : une hausse de 30 % des risques de nouveaux cas de dépression, 20 % de nouveaux cas de troubles d'anxiété selon plusieurs études. Les consultations sont déjà saturées et le manque de moyens chronique du secteur de la psychiatrie devient aujourd'hui une question essentielle.

Ce secteur de soins appelle des solutions d'urgence notamment une campagne d'information permettant de « déstigmatiser » les problèmes psychiatriques pour lever les préjugés, le développement de plate-forme d'information et d'aide, et des facilitations pour l'accès aux professionnels dans des parcours de soins lisibles et plus nombreux.

En conséquence de quoi il lui demande quelle est la stratégie du Gouvernement pour donner au secteur de la santé mentale et de la psychiatrie les moyens de répondre à la demande de soins urgente. Enfin, il l'interroge à plus long terme sur les possibilités d'une mission interministérielle qui permettrait d'élaborer un projet de loi pour la psychiatrie et la santé mentale « parent pauvre » de la santé en France.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 15/07/2021

La dimension psychique de la crise sanitaire liée à la COVID-19 est indissociable et tout aussi importante que sa dimension somatique. Santé Publique France soutient certains sites de référence tels que Psycom, Stopblues mettant à disposition des ressources pour aider à la gestion du stress et de l'anxiété. Il existe également un panel de dispositifs d'écoute et de soutien en ligne tels que SOS Crise (0800 19 00 00), Soliud'écoute (08 00 47 47 88), et la Cellule de soutien psychologique pour les chefs d'entreprise (0 805 65 50 50). De plus, afin de veiller à la surveillance de la santé mentale de la population, une enquête régulière est menée par Santé publique France : CoviPrev. Concernant plus spécifiquement la jeunesse, les dispositifs existants ont été mobilisés notamment VigilanS, dispositif de suivi et de soutien aux personnes ayant fait une tentative de suicide, et le réseau des Maisons des adolescents. Les agences régionales de santé (ARS) sont mobilisées pour renforcer la réponse territoriale en fonction des besoins identifiés. Des actions spécifiques ont été engagées ou renforcées : • La mise en place d'un numéro Vert « COVID » 0800 130 000, disponible 24h sur 24, qui propose une écoute aux personnes exprimant des troubles psychologiques, et auquel participe Fil Santé Jeunes, association spécialisée dans les 12-25 ans ; • Le soutien à des associations offrant des services d'écoute, de soutien et d'informations à destination des étudiants avec la mise à disposition d'un catalogue des ressources ; • Le programme de formation « Premiers secours en santé mentale » (PSSM), développé depuis 2019 par PSSM France, les ARS et les services de santé universitaires dans une dizaine d'universités, avec une forte demande de ces universités ; • La diffusion d'outils pour le repérage de l'état de santé des enfants et soutien aux parents, dont la promotion des dispositifs en lignes ; • Les mesures prévues par le Ségur de la Santé avec le renforcement des psychologues dans différentes structures (MSP, CUMP et CMP) pour un accès accru à des consultations prises en charge ou le développement en cours du numéro national de prévention du suicide ; • La mise en place de dispositifs d'urgence de prise en charge des séances de psychologues pour les publics spécifiques (chèque pay pour les étudiants ; chèque enfant/ado) ; • L'appel à projets 2020 en direction des professionnels de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à hauteur de 20 millions d'euros. Il est également rappelé que le Président de la République Emmanuel Macron a appelé de ses voeux l'organisation d'Assises de la psychiatrie et de la Santé mentale, qui se tiendront à la rentrée. Le ministère des solidarités et de la santé et l'ensemble du Gouvernement mettent tout en œuvre pour répondre aux difficultés psychologiques rencontrées par les Françaises et les Français, et en particuliers les jeunes.

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