Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 17/12/2020

M. Bruno Belin attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie, sur l'avenir des Fonderies du Poitou.
En 1978, Renault décide de délocaliser ses activités de Boulogne-Billancourt et de créer les Fonderies du Poitou Alu et Fonte à Ingrandes-sur-Vienne sous l'impulsion du président René Monory, ministre de l'industrie, puis ministre de l'économie et des finances.
Depuis les années 2000, cette entreprise fait face à de grandes difficultés.
Il rappelle qu'en 2002, l'entreprise s'est divisée en deux entités : l'aluminium et la fonte. En 2018, un premier plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est lancé au site Fonderie du Poitou Fonte avec la suppression de 103 postes. En 2019, le groupe GFG Alliance Liberty House reprend la totalité des Fonderies du Poitou. Un an et demi plus tard, ce dernier annonce la fermeture du site Fonte avec un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi pour janvier 2021, le groupe n'ayant pas instauré la confiance nécessaire pour permettre à Renault de se projeter et confier la réalisation du moteur K9gen8 aux fonderies du Poitou. Aujourd'hui ce sont 292 salariés dont l'avenir est incertain. 292 salariés en colère, 292 salariés qui ont perdu toute confiance en la direction !
La crise dite « du diesel » n'est également pas sans conséquence. À cela, la direction répond mener des études pour lancer une nouvelle activité de reconditionnement de véhicules d'occasion, projet encore bien trop confus pour le moment.
C'est pourquoi il souhaite connaître les mesures d'accompagnement que compte mettre en place le Gouvernement pour assurer l'avenir des salariés angoissés.
Il en va d'accompagner de la même manière la collectivité du Grand Châtellerault, perdante financièrement, qui souhaiterait disposer du même engagement de l'État que lors de la crise 2008-2009 qui a permis au deuxième bassin industriel de la région Nouvelle Aquitaine un rebond marqué en 2020 par un taux de chômage inférieur au niveau national avant cette nouvelle crise. Tous moyens supplémentaires permettant d'atténuer la casse social sur un bassin d'emploi touché de plein fouet par la crise du diesel et de l'aéronautique mais doté d'un potentiel d'agilité, d'innovation et d'un savoir-faire reconnu par le monde industriel seraient bienvenus.
Il demande également au Gouvernement de s'investir pleinement dans le suivi du projet récemment lancé par les actionnaires afin de permettre la relance de cette entreprise châtelleraudaise essentielle.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Industrie publiée le 21/01/2021

L'ensemble de la filière fonderies françaises est en forte difficulté et combine des problèmes structurels de surcapacité, liés notamment à la baisse du diesel. Elle souffre également de problèmes de compétitivité par rapport aux autres fonderies européennes. Ces problèmes sont particulièrement prégnants pour les fonderies fontes, dont le marché s'est fortement rétracté ces dernières années. Les sites d'Ingrandes-sur-Vienne sont en difficulté de longue date. La ministre déléguée à l'Industrie s'est mobilisée dès 2019 pour soutenir la recherche d'un repreneur capable de faire les investissements nécessaires pour pérenniser les emplois et l'activité du site. La reprise par le groupe Liberty devait permettre la diversification de la clientèle, le gain de compétitivité et de nouveaux investissements. En effet, la ministre a affirmé dès la reprise par le groupe Liberty que l'activité des fonderies serait sauvegardée seulement si d'importants investissements étaient engagés pour diversifier le site et gagner en compétitivité.  La crise de la Covid-19 a aggravé la situation des fonderies et a gravement impacté les prévisions de rentabilité du site prévue par le groupe Liberty, qui a annoncé début décembre la fermeture de la partie fonte s La priorité du Gouvernement est très claire : œuvrer pour protéger les salariés. Le groupe Liberty doit prendre ses responsabilités en proposant les meilleures conditions de départ et d'accompagnement des salariés, dont une partie pourra être reclassée sur la partie de production d'aluminium. Les services du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance seront vigilants à ce que le groupe Liberty remplisse ses engagements vis-à-vis des salariés et déploie le maximum d'efforts pour assurer la reconversion du site. Le groupe Liberty doit également préserver la partie aluminium des difficultés de son site de fonte en poursuivant sa modernisation et sa diversifaction pour assurer la pérennité des emplois et sa rentabilité. Enfin, afin de soutenir le territoire durement touché par cette fermeture de site, le Gouvernement aura aussi une approche territoriale et soutiendra tous les projets industriels qui pourraient se développer dans le territoire, en mobilisant le dispositif Territoires d'Industrie et le plan France Relance.

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