Question de M. BLANC Jean-Baptiste (Vaucluse - Les Républicains) publiée le 17/12/2020

M. Jean-Baptiste Blanc attire l'attention de M. le Premier ministre sur des menaces qui ont été portées, le 5 décembre 2020, contre des curés dans le département de Vaucluse.

Le maire de Cairanne lui a fait part de courriers écrits au nom d'Allah et reçus par le curé de sa commune. D'autres prêtres vauclusiens ont également été destinataires de ces mêmes courriers à leurs noms et à leurs domiciles.

Ces faits sont très graves et inquiètent, à juste titre, les maires des communes concernées (Cairanne, Aubignan, Gordes, Le Thor, Sainte-Cécile les Vigne, L'Isle-sur-la-Sorgue) et, au-delà, toute la population.

Il méritent toute la mobilisation de l'État.

D'autres maires de Vaucluse lui ont fait remonter des difficultés persistantes pour sécuriser les écoles et les établissements scolaires sans qu'aucun moyen supplémentaire ne soit alloué par l'État. Par exemple, à Courthezon, la gendarmerie ne parvient pas à répondre pleinement aux attentes des collectivités faute d'effectifs suffisants.

Compte tenu de toutes ces menaces, le Vaucluse doit être prioritairement inscrit dans le programme des départements les mieux accompagnés avec des effectifs de gendarmerie renforcés et accrus.

La barbarie de l'intégrisme islamique a montré qu'elle pouvait frapper partout et tout le temps.

Il lui demande donc de bien vouloir prendre les mesures adéquates et fermes afin de protéger tous les Vauclusiens.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 01/04/2021

De manière habituelle, la fin d'année est une période particulièrement sensible qui mobilise fortement les forces de sécurité intérieure dans leur mission de sécurisation des personnes et des biens. Suite à l'assassinat de Samuel PATY le 16 octobre 2020, à l'attentat commis le 29 octobre 2020 dans une église à Nice et à l'élévation, ce même jour, du dispositif VIGIRATE au niveau « Urgence attentat », les unités de gendarmerie, qui étaient déjà fortement mobilisées dans le cadre de l'application des mesures de lutte contre la COVID-19, ont renforcé leur présence sur la voie publique. Conformément aux directives gouvernementales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ce déploiement de forces s'est traduit par la mise en œuvre, par les unités de la gendarmerie du Vaucluse, d'opérations de prévention et de dissuasion à destination des commerces, des transports en commun, des lieux de rassemblement, mais également des écoles, notamment aux heures de sortie et de rentrée scolaires, et des édifices religieux aux heures des offices. En complément des militaires d'active, la constitution de 11 détachements de surveillance et d'intervention Vigipirate, armés quotidiennement par 45 réservistes opérationnels de la gendarmerie du Vaucluse, atteste de la mobilisation exceptionnelle de la gendarmerie entre fin octobre 2020 et début janvier 2021 dans le département pour faire face aux problématiques locales. S'inscrivant dans une approche globale, le déploiement de ce dispositif a été accompagné de contacts réguliers entre les responsables territoriaux de la gendarmerie et les élus, les directions des écoles et des établissements scolaires, les responsables des différentes communautés religieuses et les responsables des organismes de transport, afin de les informer des actions entreprises. Cet engagement opérationnel de la gendarmerie du Vaucluse s'est inscrit, ainsi, dans un cadre partenarial fort impliquant également les polices municipales. S'agissant plus spécifiquement de la sécurisation des rentrées et sorties des 335 établissements scolaires implantés dans sa zone de compétence, la gendarmerie du Vaucluse a déployé un dispositif articulé autour de patrouilles mobiles et de postes statiques, afin de couvrir un maximum de sites, y compris ceux situés dans les endroits les plus reculés de sa circonscription. La commune de Courthézon a été intégrée dans ce dispositif : 65 services spécifiques de sécurisation y ont été réalisés. S'agissant des lieux de culte, ils ont été protégés selon la même méthode, sur la base de la liste des offices religieux communiquée par le diocèse à la préfecture du Vaucluse. C'est dans ce contexte sécuritaire particulier qu'au début du mois de décembre 2020, plusieurs prêtres et paroisses rattachés au diocèse d'Avignon ont été rendus destinataires d'un courrier anonyme reçu par voie postale. Informé des faits, le procureur de la République auprès du tribunal judiciaire d'Avignon a fait diligenter une enquête. De l'analyse conduite, il ressort que le groupement de gendarmerie départementale du Vaucluse dispose encore à ce jour des moyens adaptés à son niveau de sollicitations. Il a par ailleurs bénéficié en 2020 d'un abondement de 5 effectifs dans le cadre de la création d'une Maison de confiance et de protection des familles. Ainsi, le ministère de l'intérieur et les services de la gendarmerie s'investissent sans faiblir, afin de garantir la sécurité des vauclusiens.

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