Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 20/05/2021
M. Max Brisson appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé à propos des inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins dans le cadre des maladies de la peau.
En France, plus de 20 millions de personnes souffrent au moins d'une des 6 500 pathologies de la peau recensées à ce jour. Elles touchent toutes les catégories de la population, sans distinction d'âge, et les conséquences sur les malades sont nombreuses : médicales, psychologiques, sociales et économiques. Bien que classé au 4ème rang mondial des pathologies affectant la qualité de vie des malades, les maladies de la peau sont souvent considérées comme superficielles et ne sont pas suffisamment prises en compte dans les différentes politiques de santé mises en place par les pouvoirs publics.
Ainsi, les associations de malades constatent d'importantes inégalités sociales et territoriales de santé quant à la dispense des soins de dermatologie et leurs prises en charge.
En effet, aujourd'hui, sur certains territoires, il peut être très compliqué d'obtenir des rendez-vous avec des dermatologues, ce qui est en partie explicable par des délais d'attente particulièrement longs ou des distances importantes entre les lieux d'habitation et les lieux de consultation. Le nombre de dermatologues en exercice est en baisse constante, à l'instar des conclusions de l'atlas de la démographie médicale 2020 publié par le conseil national de l'ordre des médecins, provoquant des déserts médicaux et un cruel manque d'offre médicale satisfaisante pour les malades de la peau.
Par ailleurs, de trop nombreuses pathologies entraînent des restes à charge pour les malades pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros par an et peser très lourdement sur le budget des foyers. Faute de moyens financiers suffisants, des patients finissent par renoncer à certains soins indispensables mais injustement considérés comme accessoires par l'assurance maladie. Cette situation constitue une importante source d'inégalités sociales, ainsi qu'une perte de chance pour les malades les plus précaires, d'autant plus que les modalités de remboursement varient au gré des départements et sont à l'origine d'importantes inégalités territoriales de santé.
De surcroît, 54 % des malades de la peau diagnostiqués souffrent d'anxiété ou de dépression et près d'un malade sur deux est gêné dans l'exercice de son activité professionnelle. Les pathologies de la peau affectent fortement l'activité professionnelle des malades et peuvent conduire à une précarisation économique du foyer, notamment dans le cas de pathologies visibles ou ayant des répercussions sur d'autres organes qui représentent un frein important à l'accès à l'emploi. De plus, l'évolution de certaines pathologies conduit à des arrêts de travail fréquents et, parfois, à la perte de l'emploi.
Enfin, bien que moins fréquentes et visibles que les handicaps moteurs et psychiques, certaines pathologies de la peau sont invalidantes et conduisent les malades à déposer une demande de reconnaissance de leur handicap auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Faute d'informations et de consignes suffisantes sur ces pathologies, ces demandes de reconnaissance sont traitées de manière très hétérogène selon les départements.
Aussi, pour donner suite à tous les éléments susvisés, il souhaiterait savoir si le Gouvernement envisage d'inclure les maladies de la peau comme un axe prioritaire des plans et des stratégies de santé mis en place par l'État.
En outre, il interroge le Gouvernement sur les mesures que celui-ci envisage de mettre en œuvre pour pallier les inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins que les malades de la peau rencontrent.
- page 3270
Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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