Question de Mme SCHALCK Elsa (Bas-Rhin - Les Républicains) publiée le 03/02/2022

Mme Elsa Schalck appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la question de l'avenir de la profession de sage-femme.
La profession de sage-femme, si essentielle à la prise en charge des femmes et des nouveau-nés, fait actuellement l'objet d'un mouvement social majeur visant à demander davantage de reconnaissance et de valorisation de leurs compétences.
C'est une véritable souffrance éthique de la profession de sage-femme qui est dénoncée du fait de l'absence de prise en compte globale du processus de la maternité, qui nécessite un accompagnement des femmes au-delà du prisme de la pathologie.
L'exercice de la profession de sage-femme est en effet centré sur le suivi de la grossesse, l'accouchement, les soins postnataux de la mère et de l'enfant, et le suivi gynécologique des patientes. Au fil des années, leurs missions se sont étendues : consultations en matière de gynécologie préventive et contraception, interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse…
La faible revalorisation salariale prévue dans le cadre du Ségur de la santé, puis l'augmentation de salaire minime annoncée par la suite, apparaissent insuffisantes au regard de leurs attentes de reconnaissance, compte tenu de la charge de travail et des compétences croissantes qui sont les leurs.
Si les sage-femmes appartiennent à la catégorie des professions médicales dans le code de la santé publique au même titre que les médecins, elles ont cependant le statut de personnel paramédical à l'hôpital. Cette anomalie administrative reflète l'absence de reconnaissance statutaire et participe à ce malaise de la profession.
Par ailleurs, l'attractivité de la profession de sage-femme semble compromise en raison d'effectifs insuffisants et de professionnels épuisés par leurs conditions de travail détériorées en milieu hospitalier, mais également par la disparition d'un certain nombre de maternités : leur nombre a été divisé par trois en quarante ans, alors que le nombre de naissances reste stable. Par exemple, en salle de naissance, une sage-femme peut être amenée à accompagner 4 à 5 patientes simultanément.
L'ordre des sage-femmes dénonce ainsi un enjeu essentiel de sécurité physique et psychique pour la prise en charge des patientes et des nouveau-nés.
On observe dès lors un mouvement de départ de sage-femmes en milieu hospitalier pour l'exercice en libéral.
Ces conditions de travail non optimales impactent durement les étudiants sages-femmes et les sages-femmes qui, loin de considérations corporatistes, souhaitent pouvoir exercer ce métier essentiel à la prise en charge des femmes dans le respect de la déontologie qui leur impose un accompagnement de qualité et de sécurité.
Elle lui demande d'entendre le cri d'alarme des sages-femmes, profession en danger et pourtant si importante à notre société, afin de prendre les mesures nécessaires à la valorisation de ce métier et préconisées en partie dans le rapport de l'inspection générale des affaires sociales de juillet 2021.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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