Question de Mme CUKIERMAN Cécile (Loire - CRCE) publiée le 24/02/2022
Mme Cécile Cukierman attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le lancement d'une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose et l'inscription de cette maladie sur la liste des maladies de longue durée par le Gouvernement.
Que cette maladie soit reconnue comme affection de longue durée (ALD) est une réelle avancée compte tenu de l'impact majeur sur la qualité de vie de ces
femmes, mais cela ne règle pas le problème.
Un diagnostic précoce doit être posé pour assurer une prise en charge de qualité et ainsi éviter que cette maladie ne devienne une ALD avec ses formes graves (kystes ovariens, stérilité...). Le comité de défense de la gynécologie médicale (CDGM) souligne d'ailleurs que, outre une prise en charge financière,
il est indispensable de consulter rapidement un gynécologue médical, dès la puberté et les premiers signes.
Or, cette consultation est hélas rendue difficile voire quasi impossible dans certains de nos territoires, compte tenu du faible nombre de gynécologues médicaux.
Ainsi, au 1er janvier 2021, on dénombrait 895 gynécologues médicaux, soit une chute de 54 % entre 2007 et 2021 et, plus inquiétant encore, 13 départements n'ont plus aucun gynécologue médicaux.
On peut déplorer ce faible nombre de gynécologues médicaux malgré les efforts entrepris dans le passé avec le rétablissement de la spécialité en 2003 et 856 nouveaux gynécologues installés ou en cours de formation aujourd'hui.
Cette situation a de graves répercussions sur le suivi et la santé de toutes les femmes, et en particulier de ces jeunes femmes touchées par l'endométriose, pathologie enfin reconnue par les pouvoirs publics. C'est pourquoi elle lui demande de prendre des mesures exceptionnelles afin d'augmenter le nombre de postes d'internes dans la gynécologie médicale, ce qui permettrait un meilleur suivi de la santé de toutes ces femmes.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/03/2022
Le 14 février 2022, le ministre des solidarités et de la santé, a réuni à l'hôpital Saint-Joseph à Paris le premier comité de pilotage de la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, en présence de la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, le secrétaire d'État chargé des retraites et de la santé au travail, la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement et le secrétaire d'Etat, chargé de l'enfance et des familles. A cette occasion, le ministre des solidarités et de la santé a présenté la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, concrétisation de l'engagement pris par le Président de la République le 11 janvier 2022 pour mieux informer la population, mieux diagnostiquer et prendre en charge les femmes atteintes d'endométriose et développer la recherche sur cette maladie qui touche aujourd'hui une femme sur dix. Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre + 14 % toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrits dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30 %). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.
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