Question de M. MIZZON Jean-Marie (Moselle - UC) publiée le 17/03/2022

M. Jean-Marie Mizzon interroge Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie sur une nécessaire valorisation des métiers du grand-âge.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Dans notre pays, d'ici 2040, une personne sur quatre, aura plus de 65 ans. Les plus de 75 ans seront, quant à eux, plus de 6 millions et le nombre d'hommes et de femmes âgés de 85 ans et plus aura doublé.
Il s'agit là d'une situation qui provoque, à juste titre, une prise de conscience des pouvoirs publics salutaire en termes de prise en charge des séniors. Elle est cependant quelque peu tardive car, d'ores et déjà, le manque de personnel est constaté dans ce domaine d'intervention qui peine à recruter.
Il est vrai que le niveau de rémunération, avec des salaires peu attractifs, ou encore une progression de carrière qui n'est pas assurée par des formations, expliquent grandement le manque d'attractivité de ces métiers.
En outre, rester toute sa vie avec un salaire d'aide-soignant sans comparaison avec l'attention et le dévouement qui leur est demandé conduit ces hommes et ces femmes aux parcours professionnels marqués par des conditions difficiles à souffrir d'un manque de reconnaissance bien compréhensible. Ce sont-là autant de freins au recrutement de personnel qu'il convient de corriger.
Aussi, il lui demande ce qu'elle entend prendre comme mesures afin de valoriser les métiers du grand-âge dont notre pays à un besoin patent.

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Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 28/04/2022

Pleinement conscient des difficultés que font face les professionnels exerçant au sein des établissements d'hébergements pour personnes âgées dépendantes et reconnaissant leur mobilisation exceptionnelle pendant la crise sanitaire, le Ségur de la Santé, négocié et signé par une majorité d'organisations syndicales, a permis de revaloriser les salaires des professionnels exerçant en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) à hauteur de 183 € net par mois dans les établissements publics et non-lucratifs et de 160 € net par mois dans les établissements commerciaux. Les extensions du Ségur ont notamment permis de revaloriser les soignants en services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et en résidence autonomie à hauteur de 183 € net par mois et de rehausser le salaire des médecins coordonnateurs à hauteur de celui des praticiens hospitaliers. En outre, la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2021 permet de financer par la branche autonomie de la sécurité sociale 50% du coût de la prime exceptionnelle ouverte par le Gouvernement, à destination des aides à domicile. Elle mobilise également 200 millions d'euros en année pleine pour accompagner les départements à financer la moitié du coût des revalorisations salariales des aides à domicile décidées sous ce quinquennat, rehaussant les salaires de 210 000 professionnels de 15% en moyenne. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 vient renforcer les moyens de l'ensemble des structures de maintien à domicile, en définissant un tarif minimum d'intervention à 22 € par heure, permettant ainsi un rattrapage financé à 100 % par l'Etat allant jusqu'à 6 € par heure dans certains départements, permettant à toutes les structures prestataires de consentir des augmentations salariales. L'ensemble de ces moyens contribuent à renforcer l'attractivité salariale des métiers du prendre soin.

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