Question de Mme FÉRET Corinne (Calvados - SER) publiée le 14/04/2022
Mme Corinne Féret attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation des centres d'action médico-sociale précoce (CAMSP), centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et bureaux d'aide psychologique universitaire (BAPU) du Calvados.
En effet, la pandémie de Covid-19 s'est accompagnée d'une dégradation de l'état de santé mentale d'une grande partie de la population française. Confinements, fermeture des écoles et universités, atmosphère incertaine..., la jeunesse (enfants, adolescents, étudiants) n'a pas été épargnée. Déjà avant la crise sanitaire, les CAMSP, par exemple, étaient confrontés à une hausse continue de la demande de soins, pouvant s'expliquer par des facteurs tant socio-économiques et sociétaux, que par l'amélioration globale des dispositifs de prévention et de repérage. Les profils des patients ont aussi évolué et se caractérisent en partie par une plus grande intensité et précocité des troubles. Ces structures doivent ainsi répondre à des demandes plus précises en termes d'inclusion scolaire, mais aussi en termes d'adéquation de la prise en charge aux profils complexes, notamment pour les enfants en difficulté sociale.
Au fil des années, les délais moyens pour obtenir un premier rendez-vous dans un CAMSP, par exemple, ne cessent d'augmenter. Dans le Calvados, l'association Gaston Mialaret, qui gère plusieurs de ces centres dédiés à l'accompagnement, la cure ambulatoire ou la rééducation des enfants de la naissance à 6 ans qui présentent soit des déficits sensoriels moteurs, soit des retards de développement, soit des troubles psychoaffectifs ou psychosomatiques, fait part des données suivantes : les familles doivent attendre plus de 200 jours pour rencontrer un médecin ou un psychologue et près de 4 mois entre cette première rencontre et les bilans, propositions de soins et d'accompagnement pour l'enfant. Faute de professionnels spécialisés, médecins, psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes
, les orientations et prises en charge souhaitées s'avèrent très compliquées, voire parfois impossibles à mettre en place. Cela n'est pas acceptable, tant certains enfants, souffrant de troubles psychiques et/ou de handicap, ont besoin d'être rapidement suivis.
Alors que la demande pour les enfants et les adolescents est en hausse, la pédopsychiatrie est touchée par une pénurie sans précédent de professionnels. Nul ne peut nier que ce défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l'enfant et de la jeunesse en général. Ce faisant, elle souhaiterait savoir comment le Gouvernement compte promouvoir cette spécialité médicale, combler les manques et répondre à l'urgence. De même, dans la mesure où les prises en charge des enfants et des jeunes en souffrance ou en situation de handicap, en CAMSP, CMPP, voire BAPU, sont très largement pluridisciplinaires, elle demande également à connaître les mesures envisagées pour redonner de l'attractivité aux métiers du secteur paramédical.
- page 1951
Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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