Question de Mme DUMONT Françoise (Var - Les Républicains) publiée le 26/05/2022
Mme Françoise Dumont attire l'attention de Mme la Première ministre sur le coût exorbitant, restant à la charge des étudiants, d'une formation en masso-kinésithérapie.
La formation en masso-kinésithérapie était la plus coûteuse parmi les études en santé à la rentrée 2021, avec un budget moyen, pour les frais d'inscription, de 7 792,40 € par année de formation (soit 5 années pour un master), selon L'Étudiant, soit trois fois plus que pour les formations en « parcours d'accès spécifique santé » (PASS), en licences option accès santé (LAS), en médecine, en pharmacie, en maïeutique ou en soins infirmiers, dont le coût de l'inscription annuelle en 2021 s'élevait en moyenne entre 2 000 et 2 600 €.
Rattachés aux universités, les instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) conservent encore leur propre organisation et sur les 53 IFMK, seuls 8 instituts publics se sont calqués sur les frais universitaires (soit des coûts bien moindres), et ce malgré le fait que la loi dispose (articles L. 4383-1 à L. 4383-5 du code de santé publique) que les régions ont la charge de l'équipement, du fonctionnement et de l'investissement des instituts lorsqu'ils sont publics, et peut participer lorsque ceux-ci sont privés (ce qui doit contribuer grandement à réduire les frais d'inscription. Pourtant, cela ne se traduit pas dans les faits).
Il existe en effet aujourd'hui 3 types de structures proposant une formation au diplôme de kinésithérapeute. Il s'agit des instituts publics, des instituts privés à but non lucratif et des instituts privés à but lucratif (sans compter les instituts spécialisés pour les étudiants déficients-visuels, dont la formation est généralement gratuite).
Le plus souvent, les instituts publics sont moins chers et les instituts privés, en particulier à but lucratif, sont les plus chers. Ainsi, pour cette formation de 5 années, les frais peuvent monter jusqu'à 6 170 € annuels dans les instituts publics, 9 004,50 € annuels dans les instituts privés à but non lucratif, et 9 342 € annuels dans les instituts privés à but lucratif, facturés aux étudiants en masso-kinésithérapie, comme le précise la fédération nationale des étudiants en kinésithérapie.
Pour aider les étudiants et afin de pallier la pénurie de kinésithérapeutes, certaines régions (mais pas toutes, semble-t-il, ce qui crée de grandes disparités de traitement entre les étudiants) leur proposent, en avant-dernière année d'étude, d'obtenir une bourse de la région pour financer la fin de leurs études, en contrepartie d'une installation dans un territoire carencé en offre de soins, sous forme de conventions tripartites signées entre la région, une ou plusieurs collectivités publiques de proximité (département, commune, groupement de communes
) et l'étudiant.
Il apparait ainsi que pour les étudiants en masso-kinésithérapie, leurs études pourraient leur coûter entre 30 000 € et 50 000 € au total, sans certitude d'obtenir leur diplôme et donc de pouvoir exercer. Il s'agit d'une prise de risque importante pour ces jeunes adultes qui, même en ayant réussi leurs études, se retrouvent pour certains avec un prêt très important à rembourser avant même d'avoir commencé leur carrière.
Dans un contexte de désertification médicale prégnant et de vieillissement de la population (avec tous les enjeux médicaux s'y afférent), elle lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que le Gouvernement entend enfin mettre en place pour répondre concrètement aux difficultés de financement de leurs études, pour les étudiants en formation de masso-kinésithérapie en France et relancer activement l'installation de ces professionnels partout en France et plus spécifiquement dans les territoires sous-dotés.
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La question est caduque
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