Question de M. MÉRILLOU Serge (Dordogne - SER) publiée le 30/06/2022
M. Serge Mérillou attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de la prévention sur la prise en charge financière et la qualité des services de santé psychologique pour les jeunes en France.
Il souhaite d'abord rappeler qu'une personne sur huit dans le monde vit avec un trouble mental, d'après le rapport de l'organisation mondiale de la santé (OMS) du 17 juin 2022. L'OMS appelle ainsi tous les pays à investir urgemment pour la santé mentale de leur population. Au même moment, une tribune publiée le 14 juin 2022, et rédigée par des présidents d'universités, médecins, représentants de syndicats et d'associations étudiantes, alerte sur l'ampleur de la détresse psychologique des étudiants depuis la pandémie et réclame une mobilisation collective, au Gouvernement comme au Parlement.
Il estime qu'il est ainsi crucial de mettre en place une stratégie nationale visant à façonner les services de santé psychologique et psychiatrique publics afin qu'ils soient plus accessibles, inclusifs et qualitatifs.
Il déplore en effet que 43 % des étudiants sont en détresse psychologique, contre 29 % avant la pandémie, selon les chiffres de l'observatoire de la vie étudiante (OVE), sans pour autant que cette dégradation de la santé mentale des jeunes se soit traduite par des investissements plus conséquents dans ce secteur. Le faible recours aux soins psychologiques par les jeunes peut être en partie expliqué par un ratio psychologue/étudiants très faible en France comparé à d'autres pays. Si ce ratio est de 1 psychologue pour 1 346 étudiants aux États-Unis, il est en France de 1 psychologue pour 14 889 étudiants, soit dix fois trop que les recommandations internationales.
Il salue les mesures prises par le Gouvernement comme le remboursement de 8 séances psychologiques par an. Malheureusement, elles ne semblent pas séduire les professionnels du secteur qui fustigent le nombre de séances proposées, le tarif plafonné et le passage obligatoire chez un médecin. Il l'invite à aller plus loin, en accélérant et intensifiant ce plan d'urgence afin d'améliorer la santé mentale des Français, et plus particulièrement celle des jeunes. Il l'encourage à mettre en place une stratégie exhaustive et efficace sur le long terme. Cette dernière devra nécessairement passer par une augmentation drastique du budget national dédié à la santé mentale. Cela permettra de recruter davantage de psychologues dans les services de santé universitaires, de réduire le coût voire de rembourser totalement les services de santé mentale pour les jeunes, d'instaurer un seuil de remboursement des séances chez un psychologue par les mutuelles, de proposer de nouvelles formations professionnalisantes concernant la santé mentale et en lien avec les enjeux créateurs d'anxiété voire de dépression chez les jeunes (crise sanitaire, réseaux sociaux, éco-anxiété, pression scolaire, etc.).
Il lui demande quelles mesures elle envisage de mettre en place afin de permettre une offre de soin psychologique de qualité accessible à tous. Il l'interroge quant aux solutions qu'elle compte instaurer pour permettre une accessibilité de ces soins et lui demande si elle envisage d'aller plus loin que les dispositions prises dans le cadre de la crise covid, en proposant par exemple un remboursement total des consultations psychologiques pour les jeunes et en instaurant un ratio entre psychologues et étudiants minimal dans les universités.
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La question est caduque
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