Question de M. RIETMANN Olivier (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 07/07/2022
M. Olivier Rietmann interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre la maladie d'Alzheimer.
Dans une tribune parue dans le journal Le Monde daté du 20 mai 2022, le président de France Alzheimer et le directeur de la « Global coalition on aging » dressent un état des lieux très préoccupant de l'action gouvernementale menée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer.
Alors que le vieillissement de la population française s'accompagne fatalement d'une hausse continue des maladies qui affectent les personnes âgées, en particulier celle précitée, les deux spécialistes pointent l'impréparation de notre pays à la « pandémie d'Alzheimer » qui touche déjà près de 1,2 million de personnes en France. La coalition mondiale sur le vieillissement (Global coalition on aging) et « Alzheimer's disease international » (ADI) publiaient aussi à cet égard, en novembre 2021, un rapport relatif au degré d'anticipation et d'innovation des pays européens dans ce domaine. La France se classait en moyenne en milieu de peloton et figurait parmi les derniers en matière d'accès au soin.
À ces résultats inquiétants, se sont ajoutés l'arrêt en 2018 du remboursement par l'assurance maladie de certains médicaments contre la maladie et la diminution continue, depuis 2012, des moyens financiers qui lui sont dédiés.
Dans ce contexte, il lui demande quelles sont les réponses apportées par le Gouvernement pour que la France retrouve la position de leader qu'elle occupait lors de la mise en œuvre du plan Alzheimer 2008-2012 et ainsi être en mesure de détecter précocement la maladie, de former des professionnels de santé dédiés, d'accompagner les personnes malades et leurs aidants et enfin, d'investir dans la recherche et le développement de thérapie innovante.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 06/10/2022
La feuille de route maladies neurodégénératives 2021-22 constituait un programme de transition conçu et déployé pendant la crise sanitaire. Dans ce cadre ont notamment été actées des mesures concrètes importantes, notamment la rénovation de la Banque Nationale Alzheimer (BNA) qui permettra sa mise en relation avec le Health data hub et, partant, un accroissement de son usage à des fins de connaissances épidémiologiques, la création de postes de psychologues dans les centres experts, le renforcement du maillage en dispositifs spécialisés dans le domaine sanitaire (UCC) ou médico-social, ou encore un appel à projet dédié aux seules maladies neurodégénératives pour faire vivre la démocratie en santé. Une mission d'évaluation des dispositifs spécialisés (unité d'hébergement renforcée, pôle d'activités et de soins adaptés, équipes spécialisées Alzheimer ) a également été confiée à l'Inspection générale des affaires sociales. Ces dispositifs n'avaient jamais été évalués depuis leur création. En 2022, il a été procédé à un travail approfondi de bilan et identification des axes de progrès à inscrire dans une feuille de route autour de cinq axes, la prévention, le repérage/diagnostic, les soins, la recherche et la démocratie en santé. Les associations représentant les personnes malades étaient associées à ce travail. Enfin, le 24 juin 2022, un séminaire associant des chercheurs de différents horizons (de la recherche fondamentale à la recherche clinique) a fait le point sur les atouts et les freins à la recherche sur les maladies neuro-dégénératives actuellement en France. Le Ministère a ainsi rassemblé une matière riche pour construire et rendre publique une feuille de route dans les prochains mois. Cette feuille de route, ciblée sur les réponses spécifiques aux maladies neurodégénératives viendra compléter les efforts plus transversaux en faveur du bien vieillir. Enfin, le lancement du CNR-santé voulu par le ministre François BRAUN dès ce 3 octobre 2022, vient compléter cette stratégie avec l'identification des ressources locales et leur coordination pour améliorer les parcours de santé des Français. Ce dispositif va venir apporter un éclairage sur les points de blocages locaux et identifier les besoins des Français au quotidien, sur la prise en charge de ces pathologies neuro-dégénératives.
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