Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 07/07/2022
Mme Françoise Férat interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la transmission de l'histoire combattante aux jeunes générations.
Les associations mémorielles, telles que Le Souvenir Français, considèrent que la politique mémorielle a connu un développement remarquable marqué par la création de trois journées commémoratives nationales, par la panthéonisation de quatre grands Français, par la mise en œuvre de deux grands temps commémoratifs (centenaire 1914-1918 et 60è anniversaire de la guerre d'Algérie) ainsi que par l'organisation de nombreuses cérémonies aux Invalides.
Néanmoins, cette association fait plusieurs propositions pour donner toute sa place à la politique mémorielle notamment en favorisant la transmission de l'histoire combattante aux jeunes générations.
Ainsi, à l'instar de l'opération nationale désignée « La seconde vie des drapeaux », dont l'objectif est d'organiser des dépôts de drapeaux d'associations d'anciens combattants dissoutes dans les établissements scolaires, le Souvenir français propose de poursuivre l'entretien de la mémoire envers les jeunes ; en encourageant, d'une part un voyage sur un site de mémoire national et d'autre part, une participation à une cérémonie patriotique au moins une fois au cours de leur scolarité.
Elle lui demande si le Gouvernement entend conduire une telle réflexion en lien avec les enseignants et les fondations et associations mémorielles.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 05/01/2023
L'école joue un rôle essentiel dans l'enseignement de l'histoire et la transmission de la mémoire des conflits contemporains auprès des élèves. Aux programmes d'enseignements, en particulier d'histoire-géographie et d'enseignement moral et civique, viennent s'ajouter les journées commémoratives et les diverses actions éducatives qui sont des moyens privilégiés pour mener ce travail pédagogique autour de la transmission de la mémoire. Les fondations et associations de mémoire, qui jalonnent le territoire national, sont des vecteurs incontournables et nécessaires pour guider ou servir de relais aux enseignants qui mènent ces actions éducatives. Les équipes éducatives du premier et du second degrés sont invitées chaque année à prendre part aux cérémonies officielles organisées sur l'ensemble du territoire, qu'elles soient liées aux mémoires des grands conflits ou à des génocides du vingtième siècle. Ce travail mémoriel, s'appuyant sur l'étude des faits historiques en classe, implique généralement la réalisation de projets pédagogiques (expositions, rencontres, discussions ) allant jusqu'à la visite de lieux de mémoire (Plages du Débarquement, Champ de bataille de Verdun, Mémorial de la Shoah, etc.). Les monuments aux morts des communes sont aussi le point de départ de plusieurs actions de mémoire organisées dans le cadre scolaire, comme le concours « Les petits artistes de la mémoire », organisé chaque année par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Parmi les nombreuses actions servant de support au travail de mémoire des élèves, il convient également de citer le Concours national de la Résistance et de la Déportation, qui mobilise les fondations et associations de mémoire, auquel participent chaque année plusieurs dizaines de milliers de collégiens et lycéens répartis sur l'ensemble du territoire métropolitain et d'Outre-mer. En outre, de nombreux partenaires publics et privés (l'ONACVG mais aussi, par exemple, les Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, les délégués de la Fondation de la France libre, etc.) accompagnent le développement d'actions scolaires liées aux commémorations locales. Certains projets reçoivent le soutien financier de la direction de la mémoire, de la culture et des archives du ministère des Armées, de la Fédération Maginot ou du Souvenir Français par exemple. En effet, l'association du Souvenir français encourage et organise, depuis quelques années, le dépôt de drapeaux d'associations d'anciens combattants dans les établissements scolaires. D'autres institutions, telles que la Fondation de la Résistance, mettent à disposition des élèves des drapeaux d'associations d'anciens résistants lors du ravivage de la flamme le 27 mai à l'arc de Triomphe, ou encore lors de la cérémonie à la mémoire des étudiants et lycéens résistants morts pour la France organisée à Paris par le Sénat et l'association Mémoire et espoirs de la Résistance. Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse encourage et soutient toutes ces initiatives. Dans le cadre de la généralisation du « pass Culture », la politique mémorielle bénéficie d'un soutien accru, avec le financement total ou partiel de nombreuses offres pédagogiques de musées et lieux de mémoire. La part collective de ce dispositif national bénéficie aux élèves de la 4e à la terminale et sera étendu, à la rentrée scolaire 2023, aux élèves des classes de 6e et de 5e. Par ailleurs, les actions éducatives liées à l'éducation artistique et culturelle, sont désormais appelées à être recensées dans l'application ADAGE (application dédiée à la généralisation de l'éducation artistique et culturelle). Cet outil de pilotage et de coordination permet de faciliter la mise en contact des offreurs culturels liés à l'histoire et à la mémoire avec les équipes éducatives, mais aussi de suivre le parcours de chaque élève dans toutes les actions liées à l'éducation artistique et culturelle, dont font pleinement partie les actions mémorielles.
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