Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 07/07/2022
M. Sebastien Pla attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la présentation du plan « urgences », sur la base du rapport de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés ; plan présenté comme étant « la » solution de crise pour répondre à la problématique de santé, maintes fois soulignée durant la crise sanitaire et à ce jour non résolue.
Il lui indique que le déploiement d'une simple boite à outil pour répondre aux besoins des services d'urgences en période estivale, si elle a le mérite d'exister, ne peut suffire à répondre aux attentes majeures de ces territoires en matière de couverture de santé et n'est pas en soi une solution pérenne mais bien une intervention de régulation ponctuelle.
Pire, il estime que le tri des patients tel qu'il est proposé par ce plan urgences, existe déjà dans les faits avec le recours au centre 15, et il considère, a contrario, que seul un véritable plan pour l'hôpital permettrait d'assurer la continuité des soins.
Il lui précise par ailleurs que mobiliser la médecine de ville, ainsi que le prévoit ce plan, va créer une surcharge chez ces professionnels, qui se surajoute à une activité importante là où il existe déjà une pénurie de médecins.
Ainsi lui rappelle-t-il que la crise à laquelle font face les services des urgences pointent à l'évidence la pénurie de soignants, en médecine de ville et dans certains secteurs publics comme la psychiatrie hospitalière particulièrement impactée dans le département de l'Aude.
Il l'enjoint donc à agir en présentant un véritable plan de secours pour l'hôpital, tout autant qu'il pointe le manque manifeste d'anticipation avec la formation d'infirmiers couvrant à peine un tiers des besoins en région Occitanie-Pyrénées, lesquels seront pourtant, demain, la force médicale de proximité dans les territoires.
Il lui demande donc s'il entend, pour contrer cette catastrophe annoncée, porter les efforts sur la formation des soignants, infirmiers comme médecins qui pourraient, à leur tour, être encouragés dès l'internat dans les zones désertifiées, voire s'il entend, en retour de l'investissement consenti par la collectivité au travers de la sécurité sociale pour payer ces études de médecine, contraindre les médecins à s'installer dans les zones tendues.
Au-delà des recommandations pour les urgences, c'est donc une mobilisation collective immédiate contre la désertification médicale qu'il appelle de ses voeux, en plaçant l'ensemble des médecins, y compris ceux du secteur privé, devant cette mission collective à relever qui met en jeu leur responsabilité populationnelle des acteurs de santé.
Il lui demande donc quelles sont les pistes qu'il compte engager pour réduire la fracture médicale béante dans les territoires ruraux et s'il retient les propositions énoncées, faute de quoi cette fracture médicale ne fera que se creuser et aucun plan d'urgence ne parviendra à stopper l'hémorragie.
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Transmise au Ministère de la santé et de l'accès aux soins
La question est caduque
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