Question de Mme DEROCHE Catherine (Maine-et-Loire - Les Républicains) publiée le 21/07/2022
Mme Catherine Deroche attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur un enjeu majeur pour la santé et le bien-être des femmes : le recours à l'hystérectomie en France dans le traitement des saignements utérins anormaux. Ces saignements abondants, dont il est parfois impossible d'identifier la cause (on parle alors de ménorragies fonctionnelles), créent d'importantes souffrances chez les femmes concernées. Il existe en outre un véritable tabou autour de cette pathologie peu connue du grand public et du corps médical non spécialiste. L'atlas des variations de pratiques médicales réalisé par l'institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) en 2016 révèle que certains départements ont un taux de recours moyen à l'hystérectomie très supérieur à la moyenne française qui est de 192 pour 100 000 femmes. Le rapport sénatorial d'octobre 2021 sur la situation des femmes dans les territoires ruraux rappelle que, s'agissant des médecins qualifiés en gynécologie médicale en activité régulière et tous modes d'exercice confondus, 77 départements sur 101 ont une densité inférieure à 2,6/100 000 et 13 départements en sont dépourvus. Cette cartographie des déserts de médecine gynécologique fait ainsi écho à l'atlas de l'IRDES qui révèle une corrélation certaine entre un taux élevé de recours à l'hystérectomie et le caractère rural du département : la Corrèze, l'Allier ou encore l'Ardèche. Or les conséquences des hystérectomies sur la santé physique et mentale des patientes sont trop souvent sous-estimées, tout comme le poids économique que représentent ces opérations parfois injustifiées. D'autant que dans le cas précis du traitement des saignements utérins anormaux, des chirurgies conservatrices existent et permettent aux professionnels de santé de proposer une approche personnalisée et adaptée à la très grande variété des pathologies utérines. C'est pourquoi elle lui demande les intentions du Gouvernement afin de répondre à cet enjeu représentatif des inégalités d'accès aux soins en France. Elle souhaiterait également connaître les motivations qui ont pu conduire à appliquer une tarification très favorable à l'hystérectomie au détriment des techniques de seconde génération.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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