Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 14/07/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la propagation inquiétante du moustique tigre sur le territoire français.
Reconnaissable à ses rayures blanches, le moustique tigre, Aedes albopictus, représente une menace sanitaire non négligeable puisqu'il constitue un vecteur potentiel de maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika. Son extension est manifeste : le nombre de départements de France métropolitaine où il est implanté et actif est passé d'une vingtaine en 2016 à 51 en 2019 et 67 en 2022. Volontiers urbain, il colonise désormais tout le sud de la France ainsi que la majorité de l'Île-de-France, Paris inclus, l'Alsace et certains départements du centre.
Or deux jeunes Arlésiens ont mis au point une borne anti moustique qui piège les seuls moustiques femelles (ceux qui piquent) en imitant la respiration humaine. Cette technologie évite d'épandre des insecticides néfastes pour l'environnement et permet de collecter des données sur le degré d'invasion du moustique tigre.
En conséquence, il lui demande comment encourager voire généraliser une novation si prometteuse.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 01/06/2023
En France, le moustique aedes albopictus est présent dans 70 départements. La surveillance de la propagation du moustique tigre repose sur deux dispositifs principaux : - un dispositif de surveillance entomologique, par l'intermédiaire de pièges pondoirs notamment ; - un dispositif de signalement citoyen par l'intermédiaire de la plateforme signalement moustique porté par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (ANSES). Actuellement, plusieurs fabricants proposent sur le marché des pièges à moustiques femelles, comprenant des attractifs permettant de leurrer les moustiques. La Direction générale de la santé a demandé à l'ANSES de recenser les différents pièges existants et d'évaluer l'efficacité de ces pièges utilisés dans le cadre de la lutte anti-vectorielle contre les moustiques Aedes vecteurs d arboviroses. Ainsi, dans son avis (1), l'ANSES encourage leur utilisation, en priorité à titre préventif (à moyen et long termes), pour réduire les fortes densités de populations de moustiques dans le cadre d'une stratégie de lutte antivectorielle intégrée et rappelle que la mise sur le marché et l'emploi de ces pièges doit être conforme à la réglementation en vigueur. Dans tous les cas, le recours aux pièges constitue un complément aux autres mesures de lutte antivectorielle, notamment celles reposant sur l'élimination des gîtes larvaires pour réduire la densité de moustiques et qui reposent sur la mobilisation de tous. Ainsi, pour une utilisation de ces pièges dans un but de confort, ceux-ci ont pu révéler une bonne efficacité pour réduire le taux de piqûres de moustiques au bout de quelques semaines avec des dispositifs de piégeage spécifiques et optimisés. Cependant, face à un risque de transmission d'une maladie transmise par les moustiques vecteurs, ce délai nécessaire à la réduction du taux de piqûre ne paraît pas compatible avec l'urgence et la nécessité d'interrompre une chaîne de transmission. La mise en place des actions de lutte antivectorielle demeurent donc nécessaire et l'usage des pièges, comme mesure de contrôle, ne peut être que complémentaire à ces dernières.
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