Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 28/07/2022

M. Fabien Genet attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la baisse du nombre de places au concours A en école vétérinaire.

Dans un contexte de forte tension de la démographie vétérinaire, notamment en milieu rural, ce sont seulement 300 places qui ont été ouvertes au concours A des écoles vétérinaires pour l'année 2022 alors que 460 places étaient proposées les années précédentes.

La baisse significative du nombre de places à ce concours pose un véritable problème au sein des classes préparatoires où les étudiants voient leurs chances de se voir admis au concours mécaniquement réduites.

On constate que les élèves de classes préparatoires sont de plus en plus nombreux à remettre en question leur orientation et leurs perspectives suite à cette diminution annoncée.

C'est pourquoi, face à la situation déjà critique du recrutement de professionnels vétérinaires en milieu rural, il demande au Gouvernement de lui apporter des réponses sur cette soudaine baisse du nombre de places au concours A, et s'il compte prendre des mesures fortes pour remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/11/2022

Le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), qui exerce la tutelle des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV) et organise, en France, la formation vétérinaire, a confirmé le redéploiement prévu, à compter de la session 2022, de 160 places du contingent réservé jusque-là aux étudiants des classes préparatoires BCPST vers la nouvelle voie de recrutement post-baccalauréat. Le Conseil des directeurs des ENV avait rendu cette décision publique dès janvier 2020, au moment des annonces relatives au nouveau recrutement post-baccalauréat. Les futurs bacheliers 2020 ont donc eu connaissance dès leur classe de terminale de la diminution du nombre des places, principalement sur la voie A du concours. En outre, des éléments chiffrés ont été portés, en particulier à la connaissance des préparationnaires, via le site internet du concours agro-véto, en juin 2021, pour permettre à chaque candidat se présentant pour la première fois au concours de choisir en toute connaissance de cause entre une poursuite en école agronomique ou un redoublement. Cette décision de redéploiement s'explique d'abord par le constat, dressé par la conférence des directeurs des établissements d'enseignement agricole et vétérinaire (CDESA) et les milieux professionnels, d'une certaine inadéquation entre la formation dispensée en classe préparatoire BCPST – qui n'a d'ailleurs pas pour débouché exclusif les écoles vétérinaires, mais donne accès à un échantillon très large d'autres grandes écoles (1) et le métier de vétérinaire, dont l'idéalisation par les candidats est, en outre, source de nombreuses déconvenues, voire de changements radicaux d'orientation professionnelle. Le nouveau dispositif, qui est bien un concours, organisé dans le cadre de Parcoursup, où une phase d'admission sur épreuves succède à une phase d'admissibilité sur dossier, ambitionne, quant à lui, à l'instar de ce qui se pratique dans plusieurs autres pays européens, de lever toute équivoque sur la réalité, parfois crue, du métier de vétérinaire. L'objectif est de confronter d'emblée les candidats aux connaissances et compétences attendues pour la réussite des études vétérinaires, en les recrutant notamment sur des critères d'habiletés non cognitives, nécessaires à l'exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux. Le rapport du concours commun post-baccalauréat des ENV 2021 montre d'ailleurs qu'il est extrêmement sélectif, avec plus de 5 700 candidats pour 160 places, et qu'il recrute dans des milieux sociaux et géographiques diversifiés : https://concours-veto-postbac.fr (rubrique session 2021). C'est dans cet esprit que cette nouvelle voie d'accès conduit ensuite à la première année commune des écoles nationales vétérinaires (PACENV), centrée sur les connaissances et compétences nécessaires à la pratique professionnelle, et permet de devenir vétérinaire en six ans, durée d'études rencontrée dans la plupart des pays européens. Il convient par ailleurs de noter l'augmentation continue, depuis plusieurs années, du nombre de places au concours vétérinaire, toutes voies confondues, y compris pour la voie A, qui a vu le sien croître de 85 entre 2012 et 2021, le nombre des préparationnaires étant, quant à lui, resté stable. Avec 75 % de recrutement post-CPGE, les ENV étaient atypiques parmi les grandes écoles, ce qui expliquait en partie leur manque de diversité sociale. Avec la moitié des élèves des ENV recrutés après la classe préparatoire BCPST, la voie A du concours reste toujours cependant la voie de recrutement majoritaire des ENV. Pour accompagner cette transition, le ministère chargé de l'agriculture a décidé de mettre en œuvre plusieurs dispositions exceptionnelles : - les bacheliers de la session 2020 auront exceptionnellement le droit de passer trois fois le concours, ce qui constitue un avantage non négligeable par rapport aux bacheliers des autres sessions ; - le nombre de places ouvertes en 2022 aux concours agronomique et vétérinaire sera du même ordre de grandeur qu'en 2021 grâce à l'augmentation des places en écoles d'ingénieurs. Tous les étudiants qui en ont le niveau pourront intégrer une grande école ; - le ministère crée exceptionnellement 20 places supplémentaires cette année sur la voie A (post-BCPST), le projet de loi de finances 2022 accordant les moyens correspondants dans le cadre du renforcement des ENV. Comme cela apparaît dans l'arrêté annuel du 20 décembre 2021 fixant le nombre de places et publié au JO du 31 décembre 2021, la diminution du nombre de places en BCPST, en 2022, ne sera donc pas, comme initialement annoncé, de 160 mais de 140. (1) Ecoles d'agronomie, mais aussi Ecole polytechnique, Ecoles normales supérieures, CentraleSupélec ou écoles d'ingénieurs spécialisées dans les domaines de la biologie, de la chimie, de la géologie et de l'environnement.

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