Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 28/07/2022
M. Bruno Belin attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur le manque de maîtres-nageurs-sauveteurs.
Il note que les enquêtes réalisées tous les trois ans par Santé publique France démontre une augmentation constante du nombre de noyades passant de 1 260 en 2015 à 1 480 en 2021. La situation est préoccupante. La sécurité des citoyens doit pouvoir être assurée, d'autant plus que les fortes chaleurs entrainent toujours d'avantage de personnes vers les zones de baignade.
Le syndicat national professionnel des maitres-nageurs-sauveteurs estiment à 5 000 le nombre de postes à pourvoir, alors même que l'on dénombre 12 000 à 15 000 maitres-nageurs-sauveteurs en activité en France. À cela s'ajoute également la baisse de policiers affectés à une compagnie républicaine de sécurité (CRS) déployés sur les plages des stations balnéaires.
Au-delà de cette différence, il note que la formation des maitres-nageurs-sauveteurs est particulièrement couteuse.
Ainsi il lui demande de lui indiquer quels moyens le Gouvernement compte-t-il mettre en place pour le recrutement des maitres-nageurs-sauveteurs et de fait assurer la sécurité des zones de baignades.
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Transmise au Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques
Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 19/01/2023
Le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques (MSJOP) considère la pénurie de maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) comme étant un sujet majeur de sécurité publique. Les réformes successives des diplômes JEPS ont été nécessaires pour répondre aux évolutions de la formation professionnelle. La création des Brevets d'État certifiant l'ensemble des compétences du périmètre métier de MNS à savoir l'enseignement et le sauvetage a permis de répondre à un besoin d'emploi identifié par les professionnels eux-mêmes, acteurs de tous les travaux d'écriture menés jusqu'à ce jour par le MSJOP. Cette configuration permet au Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) des activités aquatiques et de la natation (AAN), première certification en vigueur permettant l'obtention du titre de MNS, de bénéficier d'un très bon taux d'insertion professionnelle, constante dans le temps et parmi les meilleurs observés en BPJEPS toutes mentions confondues avec 87 % de taux d'emploi (sources : enquêtes annuelles IDJEPS de 2019 à 2022, INJEP-MEDES, direction des sports, DRAJES). Sa durée de formation est en général prévue sur neuf à dix mois (hors apprentissage) avec des coûts de formation très largement pris en charge. Les possibilités de financements existent et sont nombreuses : via un OPCO ; le CPF pour une reconversion ; grâce à un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage, un conventionnement avec pôle emploi ; des financements de conseils régionaux, de la politique de la ville. Les montants couverts en autofinancement représentent moins de 10 % des sommes engagées. En 2021, des travaux de réécriture du BPJEPS ont été engagés afin de faciliter l'accès aux formations et, depuis 2022, trois diplômes supplémentaires donnent le titre de MNS. Dans ce contexte, si le nombre de certifiés reste relativement constant, on constate un nombre de candidats qui a sensiblement baissé. Malgré toutes ces évolutions, des enquêtes menées par des acteurs de la filière aquatique ont confirmé l'insuffisance du nombre de MNS et le problème d'attractivité du métier de MNS. Les conditions d'exercice du métier semblent en effet être un frein à l'engagement vers le métier de MNS. Aussi, considérant que le constat partagé, tant par les employeurs que par les salariés, que le manque de MNS nécessite le renforcement de l'attractivité du métier et des actions facilitant les entrées en formation, la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques a souhaité organiser des « états généraux de l'encadrement et de la surveillance dans la filière aquatique », en janvier 2023. En amont, une phase d'échanges avec les organisations professionnelles d'employeurs, des collectivités et les organisations professionnelles de salariés s'est ouverte afin de formaliser le diagnostic sur les causes de cette pénurie ainsi que des préconisations. Après un partage de ces éléments, ces états généraux permettront de définir les évolutions règlementaires pertinentes que le ministère pourrait entériner à court terme pour solutionner les difficultés d'organisation de la surveillance des activités aquatiques tout en maintenant l'objectif essentiel d'accès le plus large possible aux apprentissages encadrés de la natation. Ces états généraux permettront aussi de définir des axes de communication sur le métier de MNS visant rapidement à en améliorer l'image et l'attractivité. Ils seront également un lieu de partage et de promotion des bonnes pratiques managériales permettant de construire et de proposer des parcours professionnalisant suscitant l'adhésion et la fidélisation des candidats potentiels ou professionnels en exercice en répondant au plus près à leurs aspirations qu'elles soient fonctionnelles, organisationnelles ou statutaires et d'assurer pour l'ensemble des publics quels que soient les lieux de pratique, l'accès en sécurité aux activités aquatiques et la réduction du nombre de noyades sur le territoire.
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