Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 15/09/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur les conséquences désastreuses pour l'environnement du commerce des fleurs coupées.
C'est ce que dénonce un reportage intitulé « Saint-Valentin : que cachent nos bouquets ? », diffusé le 7 février 2022 dans le magazine de France 5 Sur le front. En effet, 85 % des fleurs vendues en France viennent de l'étranger, mais aucune traçabilité ne permet de connaître leur origine. On voit des hortensias cueillis en Bretagne et vendus aux enchères à la bourse aux fleurs d'Aalsmeer (Pays-Bas) revenir chez un fleuriste de Viroflay, soit un trajet de quelques 1 500 kilomètres. On découvre une immense serre en Éthiopie où, pour obtenir à moindre coût des roses impeccables qui puissent tenir trois semaines, des ouvriers pulvérisent des produits phytosanitaires dont certains sont interdits dans l'Union européenne sans toujours porter les tenues protectrices requises. Ces substances chimiques polluent ensuite les nappes phréatiques et les lacs environnants et demeurent à l'état de traces dans les fleurs coupées.
Face à tant d'aberrations écologiques, il lui demande comment encourager la vente des fleurs de saison et recréer une filière économique qui mette en relation les horticulteurs et les fleuristes d'une même région.
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Transmise au Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire
Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 08/12/2022
Les métiers du végétal ont une place éminente dans le tissu territorial et économique. Les professionnels français du végétal peuvent être fiers de leur activité structurante, participant à la souveraineté agricole ainsi qu'à la renaturation des villes. Les consommateurs sont par ailleurs de plus en plus sensibles à l'origine des produits qu'ils achètent et nombreuses sont les démarches qui se développent en ce sens, qu'elles soient portées par des acteurs privés au sein de démarches locales ou d'actions de plus grande ampleur. La traçabilité et la transparence sur l'origine des produits horticoles passe par une modernisation des processus de la filière horticole, au travers de la digitalisation, la mutualisation et l'harmonisation des données, ainsi que par une visibilité forte des labels et autres démarches garantissant l'origine. Le développement et la promotion de labels de qualité pour les fleurs coupées est donc essentiel. En collaboration avec l'institut national de l'original et de la qualité (INAO), le ministère chargé de l'agriculture accompagne Excellence Végétale, association française créée en 2009 pour le développement et la promotion des signes de qualité supérieure des végétaux. Ainsi, il a été lancé en 2015, le label Fleurs de France (logo hexagonal bleu blanc rouge : bleu blanc fleurs) qui fait partie des signatures « produits agricoles de France ». Ce label garantit aux consommateurs une production en France engagée dans une démarche de certification écoenvironnementale. Le projet Bleu Blanc Fleurs, financé à hauteur de 96 000 euros via l'appel à projets pour la structuration de filières agricoles, s'appuie sur cette marque et a pour objet de développer la production et la logistique autour d'un modèle économique performant. Ce projet a pour ambition d'identifier les zones de production déficitaires et de caractériser les besoins de production, dans l'objectif de permettre aux metteurs en marché de gagner en autonomie au titre des approvisionnements et de la logistique, de présenter un maillage territorial adapté aux besoins avec une empreinte carbone raisonnée. Le rééquilibrage de la balance commerciale horticole française et la relocalisation en France de la production de fleurs coupées sont des objectifs dans lesquels le Gouvernement est pleinement engagé. Dans le cadre de France 2030 plusieurs projets portés par les professionnels concernant les fleurs coupées ont été lauréats de l'appel à projets pour la structuration de filières agricoles, fin 2021. Il s'agit notamment du projet Star Pivoine qui vise à conforter le développement de la filière varoise de pivoine et du projet réseau Tacca qui a pour but de structurer la filière de fleurs coupées françaises par une mise en relation des producteurs, des distributeurs, des fleuristes et des consommateurs finaux couplée à la promotion de l'origine France. Cette démarche d'accompagnement du Gouvernement ne concerne pas uniquement le secteur des fleurs coupées mais l'ensemble des productions horticoles. La première indication géographique protégée (IGP) dans le domaine de l'horticulture verra prochainement le jour. Il s'agit de l'IGP Sapin du Morvan, permettant de garantir la provenance géographique et une qualité de sapin.
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