Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - Les Républicains) publiée le 22/09/2022
M. Antoine Lefèvre attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice sur les conclusions des États généraux de la justice, rendues le 8 juillet dernier sous la forme d'un rapport, et sur les termes relatifs au statut des agents œuvrant au sein des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP). Les missions des directeurs pénitentiaires d'insertion et de probation (DPIP) figurent dans le décret n°2010-1640 du 23 décembre 2010 ayant conduit à la création de leur statut, et englobent des missions aussi diverses et complexes que l'encadrement, la conception, l'expertise des services en charge de l'insertion et de la probation des détenus, et exercent un contrôle salutaire sur les politiques publiques en matière carcérale.
Parmi son lot de préconisations, le rapport entendait notamment prendre appui sur le corps des DPIP et leur accorder un certain nombre de prérogatives aujourd'hui normalement dévolues aux juges de l'application des peines, opérant ainsi une démarche doublement bénéfique pour l'allègement de la charge de travail des magistrats et la progression hiérarchique des DPIP susceptibles dès lors d'être réaffectés en catégorie A+ dans les statuts de la fonction publique.
Toutefois, les organisations syndicales représentatives du secteur s'entendront pour relever la relative indigence de leurs conditions financières et matérielles, la faible attractivité du métier, l'insuffisant encadrement des agents récemment recrutés, et l'impérieuse nécessité de procéder à une revalorisation de ce statut.
Compte tenu de la dynamique de croissance des crédits sollicités annuellement par la chancellerie pour le financement de l'institution judiciaire, dont 42 % avaient été alloués à l'administration pénitentiaire et à ses agents pour la loi n° 2021-1900 du 30 décembre 2021 de finances pour 2022, il souhaiterait lui demander aussi si une revalorisation du statut et des moyens des SPIP saurait être prochainement mise en œuvre.
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Réponse du Ministère de la justice publiée le 08/12/2022
Le ministère de la justice s'attache à valoriser avec force le travail de ses agents. Lors de la conférence des métiers de l'accompagnement social et du médico-social du 18 février 2022, le Premier ministre a annoncé l'extension de la prime dite « Ségur » aux professionnels de la filière socio-éducative, soit un complément du traitement indiciaire (CTI) d'un montant de 183 euros mensuels. La possibilité d'étendre cette prime aux conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP) a fait l'objet de plusieurs réunions interministérielles qui se sont tenues à la suite de la conférence du 18 février. Cependant, le corps de métier de CPIP ne peut pas être rattaché seulement à la filière professionnelle socio-éducative. Ainsi, ils n'ont pas été concernés par la prime dite « Ségur ». Toutefois sur ma proposition, Madame la Première ministre a arbitré en faveur d'une revalorisation indemnitaire spécifique pour ce corps. Ainsi, les CPIP ont bénéficié d'une revalorisation de leur traitement, d'un montant de 200 net mensuels pour un CPIP de classe normale et de 220 pour un CPIP de classe exceptionnelle. Cette disposition a été prise eu égard à leur rôle majeur dans le cadre des politiques publiques de prévention de la récidive, à la forte évolution de leurs missions, ainsi qu'à la modification quasi-continue de leur cadre d'intervention. Cette revalorisation, d'un montant global de 11,7 M est entrée en vigueur au 1er septembre 2022.
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