Question de Mme LASSARADE Florence (Gironde - Les Républicains) publiée le 22/09/2022

Mme Florence Lassarade appelle l'attention de Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques sur la pénurie de maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) dans les piscines et sur les plages. Selon la fédération française de natation, 5 000 postes de maître-nageur sauveteur et de nageur sauveteur seraient vacants. Pourtant en 2021, Santé publique France a recensé 1 500 noyades accidentelles, dont 394 mortelles. Pour expliquer cette pénurie, les professionnels du secteur soulignent que les salaires sont peu attractifs et que le métier est dévalorisé. De plus, l'année de formation à temps plein pour obtenir le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) représente un budget conséquent de plusieurs milliers d'euros, ce à quoi il faut ajouter de quoi se loger, se nourrir et se déplacer. Ces conditions rendent le métier peu attractif au regard d'autres secteurs. Elle souhaiterait donc savoir quels moyens le Gouvernement entend mettre en œuvre pour disposer de personnes qualifiées et diplômées en nombre suffisant afin de garantir la sécurité des nageurs.

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Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 29/12/2022

La pénurie de maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) et l'encadrement des activités aquatiques sont des sujets majeurs de sécurité publique dont le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques (MSJOP) s'est déjà saisi. Des enquêtes menées par des acteurs de la filière aquatique ont confirmé l'insuffisance du nombre de MNS et le problème d'attractivité du métier de MNS. Les conditions d'exercice du métier semblent être un frein à l'engagement. Aucune enquête n'a à ce jour pu évaluer le nombre réel de MNS manquants. Le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), est un diplôme porté par le ministère de l'intérieur. Sa durée de formation proposée par l'organisme de formation habilité peut être de quelques jours à deux ou trois mois, considérant le niveau natatoire d'entrée en formation du candidat. Les coûts, de cinq cent euros en moyenne, sont adaptés à la durée de formation mais également aux besoins en entraînement du candidat pour aller jusqu'à la certification. Le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) des activités aquatiques et de la natation (AAN), porté par le MSJOP, est quant à lui la première certification en vigueur permettant l'obtention du titre de MNS, certifiant l'ensemble des compétences du périmètre métier de MNS. Sa durée de formation est en général prévue sur neuf à dix mois (hors apprentissage) avec des coûts de formation très largement pris en charge. Les possibilités de financements existent et sont nombreuses : via un OPCO ; le CPF pour une reconversion ; grâce à un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage, un conventionnement avec pôle emploi ; des financements de conseils régionaux, de la politique de la ville. Les montants couverts en autofinancement représentent moins de 10 % des sommes engagées. En 2021, des travaux de réécriture du BPJEPS AAN ont été engagés afin de faciliter l'accès aux formations. Depuis 2022, trois diplômes supplémentaires donnent le titre de MNS ce qui devrait ouvrir ce titre à au moins deux cent certifiés supplémentaires par an. Afin de trouver des solutions pour mieux accompagner les futurs professionnels et assurer pour l'ensemble des publics, quels que soient les lieux de pratique, l'accès en sécurité aux activités aquatiques, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a souhaité la mise en place d'« états généraux de l'enseignement et de la surveillance dans la filière aquatique ». Une phase d'échanges préalables avec les organisations professionnelles d'employeurs, des collectivités et les organisations professionnelles de salariés a déjà été mise en œuvre afin de formaliser le diagnostic sur les causes de cette pénurie ainsi que des préconisations. Après un partage de ces éléments, les États généraux permettront de définir les évolutions règlementaires pertinentes que le ministère pourrait entériner à court terme pour d'une part solutionner les difficultés d'organisation de la surveillance des activités aquatiques dans les baignades d'accès payant et d'autre part maintenir l'objectif essentiel d'accès le plus large possible aux apprentissages encadrés de la natation. Ces états généraux, organisés en janvier 2023, permettront aussi de définir des axes de communication sur le métier de MNS visant rapidement à en améliorer l'image et l'attractivité.

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