Question de M. KULIMOETOKE Mikaele (Iles Wallis et Futuna - RDPI) publiée le 13/10/2022
Question posée en séance publique le 12/10/2022
M. le président. Avant de donner la parole à M. Mikaele Kulimoetoke, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, je souhaiterais saluer les élus polynésiens présents dans notre tribune d'honneur. (Applaudissements.)
M. Mikaele Kulimoetoke. Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, je tiens tout d'abord à remercier le Gouvernement pour son action, et en particulier le ministre Jean-François Carenco, non seulement pour avoir reçu avec bienveillance la délégation des élus de Wallis-et-Futuna cette semaine à Paris, mais aussi pour l'impulsion qu'il a donnée à la reprise des travaux du quai de Leava, véritable poumon de l'île de Futuna, en réponse à ma demande de juillet dernier.
Je voudrais aussi profiter de cette période de consultations générales pour attirer votre attention sur la situation sanitaire à Wallis-et-Futuna.
Comme vous le savez, monsieur le ministre, depuis 2005, aucune politique de prévention n'a été mise en place par l'Agence de santé, ce qui a permis à des maladies telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires de se développer sur le terrain.
Le rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2019 avait pourtant préconisé de mettre l'accent sur la prévention. Mais ce rapport est resté très officieux, et ce au détriment de notre population.
Je souhaite ici m'assurer que la conférence de santé se tiendra au premier semestre 2023 à Wallis-et-Futuna et qu'elle associera toutes les instances locales et l'ensemble de la population.
Par ailleurs, monsieur le ministre, le lancement du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR-santé) doit aussi être l'occasion de restaurer le lien de confiance rompu entre la population et l'Agence de santé. Nos sensibilités locales ne sont pas entendues ; les professionnels de santé fuient le territoire.
Je souhaite enfin attirer votre attention sur deux autres situations prioritaires.
Premièrement, celle des dialysés, qui ont besoin du renouvellement des huit générateurs d'hémodialyse devenus obsolètes et d'un véhicule adapté pour leur transport.
Deuxièmement, celle de la concrétisation du projet d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dans le cadre d'un copilotage État-territoire.
Monsieur le ministre, au regard de ces éléments, comment le Gouvernement entend-il aider Wallis-et-Futuna à se doter d'un système de santé et d'une organisation des soins adaptée aux besoins de la population ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 13/10/2022
Réponse apportée en séance publique le 12/10/2022
M. le président. La parole est à M. le ministre de la santé et de la prévention.
M. François Braun, ministre de la santé et de la prévention. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Kulimoetoke, dès mon arrivée à la tête de ce ministère, j'ai rappelé mon attachement, que je partage avec Jean-François Carenco, aux territoires ultramarins.
Nous suivons de près les problématiques de l'ensemble des systèmes de santé des territoires d'outre-mer. Bien évidemment, la collectivité Wallis-et-Futuna ne sera pas laissée pour compte dans ces préoccupations.
Les problèmes sont sur le terrain ; j'ai coutume de dire que les solutions s'y trouvent aussi. Dans ce cadre, le volet santé du Conseil national de la refondation, qui a démarré la semaine dernière, aura pleinement son rôle à jouer sur le territoire de Wallis-et-Futuna en associant élus, citoyens et professionnels de santé, sous l'égide de l'Agence de santé. Bien entendu, la conférence de santé trouve sa place dans le cadre de ce CNR-santé.
Vous savez toute l'importance que j'accorde à la politique de prévention. En tant que ministre de la santé et de la prévention, mais aussi en tant que médecin, je ne peux accepter une situation où le manque de prévention ne permet pas de répondre aux besoins de santé de la population : quatre cancers et huit maladies cardiovasculaires sur dix pourraient être évités en s'efforçant de rester en bonne santé, c'est-à-dire en mangeant et respirant correctement et en faisant de l'exercice physique. C'est ce à quoi nous devons aboutir sur l'ensemble du territoire national et, bien évidemment, dans les outre-mer.
En ce qui concerne le rapport de l'Igas de 2019, sachez que nous avons commencé à mettre en place un pôle santé publique et prévention au sein de l'agence, que des personnels ont été recrutés et que les travaux vont enfin démarrer pour mener une politique de prévention plus ambitieuse.
Je vais examiner de plus près la problématique de l'hémodialyse que vous avez évoquée. La construction du centre d'hémodialyse de Futuna a débuté. Elle devrait s'achever à la fin de 2023, ce qui nous permettra d'éviter les évacuations sanitaires entre Futuna et Wallis.
Les problèmes sont sur le terrain ; je suis persuadé que les solutions s'y trouvent aussi, en concertation avec l'ensemble des citoyens et des élus. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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