Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 27/10/2022
Mme Françoise Férat interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur le financement de l'éducation à l'alimentation auprès des jeunes.
Des médecins soulignent le caractère impérieux de l'inscription de l'éducation à l'alimentation dans les programmes scolaires. Ils décrivent que l'inactivité physique, la sédentarité et la mauvaise alimentation dégradent la santé des adultes et des enfants. Une meilleure lutte contre ces comportements, y compris l'exposition aux écrans, et une « éducation à l'alimentation » à l'école, représentent des mesures essentielles de prévention, à travers une pédagogie participative et adaptée aux enfants.
Le lien entre alimentation et santé publique est avéré. C'est particulièrement le cas pour l'obésité et le diabète (type 2) dont le développement est préoccupant et
coûteux pour la collectivité (20 milliards d'euros).
Le ministère de la santé pourrait dégager une enveloppe financière nécessaire à cet apprentissage, partant du fait que cette prévention réduira fortement l'occurrence de maladies coûteuses pour la collectivité, comme cela a été le cas au Japon et en Finlande qui ont instauré cette éducation à l'alimentation.
Elle lui demande comment il envisage ce financement.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 12/01/2023
Le Programme national nutrition santé (PNNS) vise à améliorer l'état de santé de la population au travers d'une alimentation et une activité physique favorables à la santé. Parmi les différentes actions mises en uvre dans le cadre du 4ème PNNS 2019-2023, de nombreuses mesures de prévention ciblent spécifiquement les enfants, de la période prénatale à l'adolescence. En effet, les jeunes constituent une cible prioritaire des actions de prévention car les comportements acquis dans l'enfance persistent le plus souvent à l'âge adulte. Ainsi, si le surpoids et l'obésité des enfants de 6 à 17 ans se sont stabilisés durant le PNNS 3, ils restent néanmoins élevés avec 17 % d'enfants en surpoids dont 4 % obèses. Par ailleurs, les inégalités sociales restent très marquées : un enfant d'ouvrier aura 4 fois plus de risques d'être obèse qu'un enfant de cadre. En France, parmi les enfants de 6 à 17 ans, seulement 1 garçon sur 2 et 1 fille sur 3 atteignent la recommandation d'au moins 1 heure d'activité physique par jour pour les enfants et les adolescents et les 2/3 des jeunes de 11 à 17 ans présentent un risque sanitaire préoccupant caractérisé par une inactivité physique et par des niveaux de sédentarité élevés. Le PNNS est basé sur les objectifs quantifiés du haut conseil de la santé publique (HCSP), dont certains sont spécifiques aux enfants comme diminuer de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les adolescents. Dans le cadre du PNNS 4, plusieurs actions visent à renforcer l'éducation alimentaire à travers l'adoption de comportements nutritionnels favorables à la santé, que ce soit en population générale mais également spécifiquement auprès des enfants. Il s'agit notamment d'améliorer les comportements à l'aide de la promotion des recommandations alimentaires. Sur la base des avis scientifiques de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et du HCSP, Santé publique France élabore actuellement les différents messages permettant d'accompagner les acteurs du milieu scolaire et les parents pour une alimentation favorable à la santé. « Education à l'alimentation et au goût » a été diffusé à l'attention de la communauté éducative des écoles, collèges et lycées en octobre 2020. Il présente l'organisation de l'éducation à l'alimentation et au goût en milieu scolaire et se prolonge par des ressources mises en ligne sur le site Éduscol. Le site Réseau d'acteurs du PNNS https://www.reseau-national-nutrition-sante.fr/ permet de recenser les outils validés afin de promouvoir les supports et outils porteurs d'informations et de messages nutrition santé. L'éducation à l'activité physique en milieu scolaire est encouragée dans le cadre du développement d'écoles promotrices de santé, avec par exemple le déploiement de certains programmes auprès de collégiens pour limiter la sédentarité des enfants pendant et en dehors des temps scolaires comme le programme ICAPS (Intervention auprès des collégiens centrée sur l'activité physique et la sédentarité) évalué en France et reconnue efficace par l'OMS et qui repose sur une approche socio-environnementale ciblant les jeunes, leur entourage et leur environnement. S'agissant de la communication destinée aux parents et aux adolescents, Santé publique France a développé un dispositif de marketing social avec de nouveaux outils numériques, informatifs et incitatifs pour favoriser la pratique d'activité physique et limiter la sédentarité chez les adolescents de 11-14 ans, période de décrochage important de l'activité physique. La campagne a débuté le 1er septembre 2022 avec un premier volet destiné aux parents avec pour objectif de valoriser les efforts des parents et les aider à ne pas se décourager. Un second volet destiné aux adolescents, appelé @EnModeDeter a démarré le 24 octobre et s'est achevé le 20 novembre 2022 sur les réseaux sociaux. Le dispositif fera l'objet d'évaluation et devrait le cas échéant être reconduit en 2023 et 2024.
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