Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE) publiée le 01/12/2022

M. Fabien Gay attire l'attention de Mme la ministre de la transition énergétique sur le mouvement de grève des gaziers et leurs revendications.

Nul ne peut nier que la crise énergétique impacte fortement les ménages français. Jeudi 24 novembre 2022, ce sont les gaziers de GRDF qui se sont mis en grève sur l'ensemble du territoire pour réclamer des augmentations de salaires pour faire face à l'inflation.

Un fort sentiment d'injustice s'exprime parmi eux. En effet, bien que récemment des négociations portant sur la revalorisation des salaires ont eu lieu au sein du groupe Engie, dont GRDF est une filiale, qu'un accord portant sur l'augmentation de deux niveaux de rémunération (NR) a été acté au sein du groupe, les salariés de GRDF s'en voient exclus. Leur est seulement proposé un NR. L'inégalité est par conséquent criante et les salariés en grande colère.

Alors que sur les quatre dernières années, l'entreprise GRDF a versé 81 millions d'euros de dividendes à Engie, qui elle-même a distribué plus de 500 millions d'euros à ses actionnaires pour l'année 2021, les gaziers réclament la juste répartition des richesses, issues de leur travail.
Alors que comme toutes les travailleuses et tous les travailleurs dits « essentiels », contrairement aux actionnaires, ils se mobilisent jour et nuit pour maintenir opérationnel notre réseau national de distribution du gaz naturel et distribuer aux usagers le gaz dont ces derniers ont besoin pour se nourrir et se chauffer, les salariés se sentent aujourd'hui méprisés par ce refus de la direction d'augmenter de deux NR leur rémunération.

Il souhaite donc savoir si le Gouvernement, actionnaire principal d'Engie, va s'engager à user de tout son pouvoir sur les directions d'Engie et GRDF pour accéder aux requêtes des salariés grévistes et ainsi satisfaire à leurs revendications légitimes de revalorisation des salaires pour faire face à l'inflation.

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Réponse du Ministère de la transition énergétique publiée le 02/03/2023

Afin de soutenir le pouvoir d'achat des français et de limiter l'impact de l'inflation, le gouvernement a pris des mesures concrètes dès l'automne 2021, renforcées durant l'été 2022 grâce à l'adoption d'une loi d'urgence portant mesures pour la protection du pouvoir d'achat, représentant 20 milliards d'euros de dépenses. Face à la hausse de l'inflation, le dialogue social au sein des branches et des entreprises doit par ailleurs jouer son rôle. La branche professionnelle des industries électriques et gazières a ouvert ses négociations salariales annuelles obligatoires dès juillet 2022, au lieu de novembre habituellement. Un accord salarial de branche, conduisant à une progression salariale moyenne de 5,6 %, a été conclu le 18 octobre 2022. Au sein de GRDF et dans le prolongement de cet accord de branche, un accord d'entreprise a été signé le 18 novembre 2022, par trois organisations syndicales représentatives du personnel (54 % de représentativité). Cet accord d'entreprise prévoit : 2,3 % de progression salariale pour tous les salariés avec un effet rétroactif, à partir du 1er juillet 2022, une prime exceptionnelle de 1 000 €, versée en mars 2023, des mesures individuelles à hauteur de 2,2 % de progression salariale moyenne (dont 0,3% dédiées à la mobilité). Ces dispositions spécifiques à GRDF s'ajoutent à celles de l'accord salarial de branche du 18 octobre 2022. Au total, sur cette base, la masse salariale de la principale entreprise nationale de distribution du gaz naturel doit progresser de 12 % en 2023, sans compter la prime de 1 500 € versée à l'ensemble des salariés du groupe Engie qui s'ajoute également. A la suite d'un mouvement de grève qui a mobilisé approximativement 3 % des effectifs et 15 des 500 sites de GRDF, sur une durée de 5 semaines, entre mi-novembre et mi-décembre un protocole de fin de conflit a été signé le 20 décembre. Parmi les éléments de ce protocole, figure la décision de verser une prime exceptionnelle en 2023. Cette prime mensuelle sera de 50 euros bruts pour les plus hauts salaires à 87 € bruts pour le plus bas salaire. Elle s'ajoute aux dispositions salariales déjà actées dans l'accord de branche du 18 octobre 2022 et dans l'accord salarial GRDF du 18 novembre 2022. Elle garantit à chaque salarié un gain mensuel minimum de 200 euros bruts en 2023. Le Gouvernement est très attentif à la qualité du dialogue social dans les entreprises, particulièrement dans le contexte actuel de crise.

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