Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 22/12/2022
Mme Catherine Dumas attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux sur le bien-fondé de la participation de l'agence française de développement (AFD) au projet dit du pôle Austerlitz à Paris. Elle indique que ce projet immobilier est une œuvre peu commune de « surdensification ». Il représente une surface de 128 462 m2 en surface de plancher (SdP) répartis entre 26 581 m2 SdP existants (bureaux pour les services ferroviaires, commerces et locaux d'exploitation de la gare) et conservés, auxquels sont ajoutés 11 563 m2 SdP de logements, 6 562 m2 SdP d'hôtel, 52 146 m2 SdP de bureaux, 24 652 m2 SdP de commerces complémentaires, 6 957 m2 SdP de services publics ou d'intérêt collectifs (services ferroviaires, local associatif). En perspective : un bâtiment de 300 m de long sur 37 m de haut qui abritera donc plus de 50 000 m² de bureaux et près de 25 000 m² de commerce, dont un hypermarché. Un aménagement anachronique dans le monde « post-covid », à l'heure du télétravail et des difficultés grandissantes du commerce de proximité en centre ville. Elle précise que dans cette opération chiffrée à près d'un milliard d'euros (924 millions), la participation de l'AFD est essentielle car cette agence publique envisage d'acquérir les surfaces bureaux supplémentaires. Elle note que la maire de Paris, lorsqu'elle est interpellée sur le bien-fondé de cette opération d'aménagement (vœux de révision du projet, votés en conseil de Paris en avril 2021), en fait porter la responsabilité à l'État, via l'AFD. Elle alerte, enfin, sur la confrontation hasardeuse que constitue la construction de cette barre gigantesque, aux abords d'éléments patrimoniaux parisiens souvent classés, et situés à proximité (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, muséum d'histoire naturelle, jardin des plantes, grande halle métallique de la gare d'Austerlitz,...). Aux regards de l'ensemble de ces éléments, elle l'interroge sur le bien-fondé de cet investissement.
- page 6569
Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux publiée le 09/02/2023
En janvier 2020, le Conseil d'administration de l'Agence française de développement (AFD) a donné son accord au projet d'achat du futur siège de l'AFD, basé à proximité de la gare d'Austerlitz. Cette opération est entièrement financée par un emprunt de l'Agence sur les marchés et ne mobilise pas d'argent public. Ce projet a bénéficié d'un accompagnement rigoureux par la direction de l'immobilier de l'État et par les ministeres de tutelle de l'AFD pour en maîtriser les coûts et assurer son parfait alignement avec la politique immobilière de l'État. Il était nécessaire pour absorber la croissance de l'activité, l'intégration d'Expertise France et fédérer l'ensemble du Groupe AFD au sein d'un site unique. Il permettra donc de renforcer les synergies et in fine de créer des économies d'echelle. Le site retenu comporte également des surfaces excédentaires qui permettront potentiellement de constituer une « Cité du Développement durable » fédérant une diversité d'acteurs impliqués dans le domaine de la coopération internationale et du développement durable, et en premier lieu des organisations internationales et les ONG impliquées dans la réalisation de l'Agenda 2030. Ce projet, qui offre des perspectives d'hébergement d'organisations internationales à Paris, est en cohérence avec le renforcement de la politique d'attractivité de la France à l'égard des organisations internationales, objectif figurant dans la loi de programmation du 4 août 2021. Le bâtiment devrait être livré au premier semestre 2026. La recherche de locataires se fera en amont de la livraison, courant 2023, en lien étroit avec les services de l'État.
- page 959
Page mise à jour le