Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 26/01/2023
M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la stratégie nationale de lutte contre la maladie de Lyme.
En effet, il s'inquiète de la nécessité de progresser plus rapidement dans la compréhension des enjeux et des particularités des maladies vectorielles à tiques (MVT).
Si de nombreuses initiatives parlementaires se sont succédées depuis 2019 sur ce dossier : tables rondes au Sénat, groupe d'études à l'Assemblée nationale, missions parlementaires, cycles d'auditions, les malades et leur famille se sentent toujours abandonnés par les pouvoirs publics.
L'effort de recherche sur cette maladie reste trop modeste en France et insuffisamment coordonné pour obtenir des résultats en dépit des appels répétés pour une augmentation des budgets.
Considérant qu'il devient urgent de mettre en place un plan national ambitieux avec un financement pluriannuel et une amélioration du parcours de soin, il lui demande de quelle manière il entend agir pour améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients.
- page 466
Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 06/04/2023
Depuis sa description en 1976 la borréliose de Lyme a suscité de nombreux travaux scientifiques, ainsi son diagnostic et sa prise en charge font maintenant l'objet d'un consensus au niveau international. Il est important de savoir que, pour la majorité des patients consultant pour des symptômes attribués à une borréliose de Lyme, le diagnostic de maladie vectorielle à tiques est finalement écarté après une démarche diagnostique rigoureuse et qu'un autre diagnostic est retenu. Dans le cadre du plan de lutte contre les maladies vectorielles transmissibles par les tiques, le ministère en charge de la santé a mis en place fin 2019 une organisation des soins orientée vers les patients consultant pour ce motif. Ce dispositif est encore en cours de montée en puissance mais de nombreux patients ont été pris en charge et les médecins de ville ou hospitaliers ont d'ores et déjà accès à des guides pratiques et à un annuaire de services hospitaliers via le site internet des centres de référence maladies vectorielles à tique (CRMVT) : https://crmvt.fr. Ce site internet fait, entre autres, référence au guide du parcours de soins de patients présentant une suspicion de borréliose de Lyme, publié par la Haute autorité de santé en mars 2022. Les rapports parlementaires relatifs au financement et à l'efficacité de la lutte contre la maladie de Lyme établissent des recommandations intéressantes qui pourront nourrir les réflexions à venir sur ce sujet d'importance. Les actions conduites par le ministère de la santé afin de mettre fin à l'errance et la souffrance des patients s'intègrent dans un plan national de lutte contre les maladies vectorielles à tiques. A cet effet, le ministère chargé de la santé a structuré le parcours de soins des patients et renforcé les mesures de prévention contre les maladies vectorielles à tiques conformément aux actions inscrites dans le plan. S'agissant de la prévention, les actions qui y concourent doivent s'inscrire dans la durée et être appuyées par un budget pérenne. Cependant les priorités peuvent évoluer d'une année à l'autre (suivant l'épidémiologie des maladies notamment). S'agissant de la surveillance des vecteurs et des agents infectieux, celle-ci est essentielle à l'évaluation des risques. Sur la recherche, le souhait du ministère est de mettre à niveau les moyens de la recherche autour des maladies vectorielles à tiques et des symptomatologies fonctionnelles persistantes, avec ou sans notion d'exposition aux tiques, dans le respect des processus d'élaboration des priorités nationales. Des travaux de recherche se poursuivent, recherche fondamentale sur l'écologie des tiques à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, recherche appliquée au centre national de référence des Borrelia, ou recherche clinique dans les CRMVT.
- page 2394
Page mise à jour le