Question de M. MOUILLER Philippe (Deux-Sèvres - Les Républicains) publiée le 26/01/2023
M. Philippe Mouiller attire l'attention de M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la situation des assistantes maternelles confrontées à des employeurs peu scrupuleux du droit du travail. Faute d'être payées pour le travail qu'elles effectuent, beaucoup de ces assistantes maternelles ont décidé de cesser leur activité. En effet, des parents particuliers employeurs s'affranchissent de les rémunérer, sans oublier toutefois de percevoir les aides à la garde d'enfants auprès de la caisse d'allocations familiales (CAF) par l'intermédiaire de Pajemploi ou de bénéficier de crédit d'impôt. Bien que non rémunérées, les assistantes maternelles subissent une double peine : leurs salaires étant déclarés, ils figurent sur leurs déclarations d'impôt sur le revenu. Même si la plupart du temps elles obtiennent gain de cause auprès des conseils des prud'hommes, elles renoncent à faire recouvrer les sommes qui leur sont dues, les frais de recouvrement à avancer étant trop importants. De plus, elles sont dans l'impossibilité de refuser un accueil pour non-paiement de salaires. Ceci serait alors considéré comme un abandon de poste pour leur employeur, cause d'une fin de contrat. Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre afin de mettre fin à cette situation.
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Réponse du Ministère des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées publiée le 02/02/2023
La question des salaires impayés aux assistantes maternelles a été plusieurs fois remontée au ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes Handicapées ces dernières semaines. Face à ces remontées, le ministère a contacté l'UFNAFAAM pour dresser un état des lieux précis de cette question. En l'état du droit actuel, l'absence de dépenses effectives par le parent employeur, comprenant le salaire et les cotisations sociales, n'ouvre pas droit au versement de la prestation d'accueil du jeune enfant. La déclaration d'un salaire versé dans le dispositif déclaratif Pajemploi sans versement effectif du salaire est constitutive d'une fraude au sens de l'article 441-6 du code pénal. Les montants versés à tort peuvent être recouvrés par l'Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales en charge du dispositif simplifié Pajemploi, ainsi que les caisses d'allocations familiales ou de la mutualité sociale agricole et le cas échéant majorés d'une pénalité pour fraude, ce qui est de nature à dissuader les parents employeurs de ne pas verser les salaires dus à leur assistant maternel agréé. Il s'agit d'un garde-fou indispensable contre les impayés. Pour aller plus loin, l'URSSAF a mis en place depuis le mois de mai 2019 un service optionnel et gratuit appelé « Pajemploi+ ». Ce service assure le versement de la rémunération sur le compte bancaire du salarié dans un délai de quatre jours suivant la déclaration sociale de la famille. Pajemploi prélève parallèlement sur le compte bancaire des parents/employeurs la somme restant à leur charge, ce qui permet de simplifier et sécuriser les démarches. Les représentants des assistantes maternelles sont loin d'être unanimes à réclamer dès aujourd'hui la systématisation de Pajemploi +. Ces mêmes représentants observent par ailleurs que la présence d'un intermédiaire ne change rien à l'affaire si le parent mauvais payeur se trouve être insolvable. En outre, et parce que cela participe des difficultés de certains professionnels, il convient de rappeler que plusieurs représentants d'assistantes maternelles avaient ces dernières années fait remonter la situation de professionnels privés de revenus d'activité du fait d'une suspension d'agrément à titre conservatoire. Ces remontées insistaient sur les conséquences lourdes pour le professionnel et sa famille, et ce alors même que l'instruction peut conclure à l'absence de comportement inapproprié. Pour ces raisons, le comité de filière « Petite enfance » constitué début 2022 a inscrit au nombre des projets appelés à être travaillés en son sein, et donc en lien étroit avec les représentants associatifs et syndicaux concernés, la question de la constitution d'un éventuel fonds de garantie des salaires dédié aux professionnels de l'accueil individuel. Ce sujet fait l'objet d'un suivi attentif du Gouvernement.
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