Question de Mme GARNIER Laurence (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 09/02/2023
Mme Laurence Garnier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'avenir des classes préparatoires économiques et commerciales générales (ECG). Les enseignants des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce et de management expriment de vives inquiétudes concernant une nouvelle réforme de leur filière envisagée par le ministère de l'éducation nationale pour la rentrée 2024. Celle-ci ferait suite à celle de 2021 qui visait à ajuster les classes préparatoires à la réforme du lycée.
Cette seconde réforme serait proposée par le ministère, suivant une baisse des effectifs dans la filière ECG. Toutefois, cette baisse semble être une conséquence de la réforme du lycée. En effet, la réforme du lycée a rendu les mathématiques non obligatoires (les lycéens et lycéennes font le choix, ou non, de suivre un parcours de spécialités mathématiques ou d'option mathématiques). Au total, le nombre d'élèves retenant un parcours mathématiques, enseignement indispensable pour intégrer la filière ECG, ne cesse de baisser. Le phénomène est encore plus frappant parmi les jeunes filles. La diminution des effectifs s'explique, en partie, par une faible représentation d'étudiantes.
Par ailleurs, il semble que cette baisse des effectifs dans la filière ECG s'observe essentiellement dans les classes préparatoires des villes dites « de proximité ». Or, ces mêmes classes préparatoires jouent véritablement, depuis leur démocratisation voulue dans les années 2000, un rôle d'ascenseur social en prônant l'égalité des chances et la mixité sociale. Certes, y accéder est relativement sélectif. Néanmoins, cette formation de deux années est accessible aux étudiants boursiers et représente des frais de scolarité gratuits ou peu élevés pour les familles et pour les jeunes.
En participant à la formation des futurs cadres d'entreprise, mais aussi en contribuant à former les citoyens de demain, les classes préparatoires s'inscrivent incontestablement dans le projet porté par la République.
Cette réforme risquerait de renforcer la captation des ressources par les villes centres au détriment des classes préparatoires de proximité en allant à l'encontre d'une éducation plus inclusive permettant l'accès à un enseignement de qualité pour tous avec davantage de mixité dans les filières.
Elle lui demande si les enseignements de la filière seront enfin entendus et comment le Gouvernement garantira la présence des classes préparatoires de proximité sur l'ensemble du territoire français.
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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/04/2023
Entre 2018 et 2021, les effectifs des classes préparatoires économiques générales (ECG) ont connu une baisse de 11,7 %, qui ne s'est pas résorbée en 2022, le taux de vacance ayant même eu tendance à augmenter entre 2021 et 2022, passant de 27,9 à 29,1 %. Près d'un tiers des parcours ECG ouverts en 2022 ne remplissent pas à plus de 50 %, et si on la compare aux autres voies de CPGE, c'est la voie ECG qui connaît le taux de remplissage le plus faible en 2022. La situation varie cependant selon les parcours : le parcours Mathématiques appliquées Histoire-géographie-géopolitique ne remplit guère au-dessus de 60 % (61,2 %), quand le parcours Mathématiques approfondies Économie-sociologie-histoire du monde contemporain est plus attractif, sans toutefois atteindre les 80 % de remplissage (76,7 %). La baisse des effectifs dans la filière économique concerne essentiellement les étudiantes (respectivement - 8,1 % et - 5,5 % en 2021 et 2022, contre - 0,6 % et - 0,2 % pour les étudiants). Elle affecte prioritairement les classes préparatoires de proximité. Face à ce constat, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, a décidé, en accord avec le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, de constituer un comité de pilotage. Ce dernier, composé des différents acteurs concernés (associations de proviseurs et de professeurs, écoles de management, opérateurs de concours, recteurs, inspecteurs généraux de l'éducation, du sport et de la recherche, direction générale de l'enseignement scolaire, direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle), est chargé d'étudier les possibles voies d'évolution ou les aménagements susceptibles de renforcer l'attractivité des classes ECG et de mobiliser des viviers d'élèves jusqu'à présent peu intéressés par la voie. Si les propositions sur le contenu des enseignements et les horaires, en particulier de mathématiques, ont emporté la conviction d'une large partie du comité, l'opposition de certains, cristallisée et exprimée par communiqués de presse, ont empêché la nécessaire sérénité à la conduite de travaux sur un sujet aussi important et sensible. Le MESR et le MENJ ont donc suspendu les discussions afin de restaurer le cadre d'un dialogue serein et efficace. Les situations des classes préparatoires seront donc traitées au cas par cas au regard de leurs effectifs et des besoins de l'enseignement scolaire conformément au principe d'équité qui doit prévaloir dans l'ensemble du système éducatif. Le MESR et le MENJ continueront à explorer avec l'ensemble des acteurs concernés, les pistes d'améliorations pour attirer les profils les plus adaptés à ces filières.
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