Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 16/02/2023
M. Laurent Burgoa attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'avenir de l'enseignement de la technologie dans les collèges.
En effet, le 12 janvier 2023, il a annoncé par voie de presse son intention de supprimer l'enseignement de technologie en classe de sixième à la rentrée 2023, au profit d'heures de renforcement en mathématique ou français. Cette décision était inattendue et préoccupe un certain nombre de professeurs de cette discipline.
Ils craignent en effet que cette décision ne retire aux élèves une première approche des compétences numériques ainsi que de nombreuses notions scientifiques et technologiques qui concourent à une meilleure compréhension du monde qui les entoure.
En apportant dès la sixième des savoirs dans les domaines entre autres - des objets techniques, des matériaux, des énergies, des transports, des systèmes automatisés, en développant des savoir-faire et savoir-être liés aux démarches expérimentales et de projet, l'enseignement de la technologie a toute sa place parmi les disciplines indispensables à la culture générale commune que doit acquérir tout élève. D'autant qu'aujourd'hui les objets connectés et les nouvelles technologies sont omniprésents dans notre société. Aussi, et pour réussir la transition énergétique et écologique qui s'impose dans la lutte contre le réchauffement climatique et poursuivre sa ré-industrialisation, la France a et aura plus que jamais besoin d'une jeunesse ouverte aux sciences et à la technologie. C'est ainsi qu'elle suscitera des vocations et formera ainsi les ingénieures et ingénieurs, techniciennes et techniciens, ouvrières et ouvriers dont elle a besoin.
Alors que le ministère souhaite mettre en place une attestation de sensibilisation au numérique nommée PIX en sixième, il s'interroge : qui se chargera désormais de cette initiation ? D'autre part, et pour compenser cette suppression, l'annonce d'une « revalorisation » de l'enseignement de la technologie sur le cycle 4 paraît bien imprécise et source d'inquiétudes, il lui demande des précisions à ce sujet.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 06/04/2023
À leur entrée en 6e, un tiers des élèves ne maitrise pas les compétences fondamentales pour réussir au collège. Les évaluations internationales notent par ailleurs qu'en français et en mathématiques, le nombre d'élèves performants ne cesse de diminuer. Ainsi, à la rentrée prochaine, pour élever le niveau général, mieux accompagner les élèves fragiles et permettre à chacun de cultiver ses excellences, tous les élèves de 6e bénéficieront d'une heure hebdomadaire de soutien ou d'approfondissement en français ou en mathématiques. Pour organiser cette heure hebdomadaire de soutien ou d'approfondissement sans allonger les 26 heures hebdomadaires de classe des élèves, l'enseignement de sciences et technologie en classe de 6e est ramené à trois heures hebdomadaires par la réduction d'une heure de technologie à l'intérieur du programme d'enseignement. Cette mesure permettra de concentrer cet enseignement de technologie sur les classes de 5e, 4e et 3e et de conforter sa place au collège car il est indispensable à la formation des élèves. Le conseil supérieur des programmes sera très prochainement saisi pour concevoir un programme de technologie renouvelé pour les classes de 5e, 4e et 3e, de sorte qu'à la rentrée 2024, l'enseignement de la technologie porte une nouvelle ambition pour le numérique. Concernant les professeurs de technologie, une attention toute particulière est portée à leur situation. Ils pourront bénéficier par ailleurs de formations durant l'année 2023-2024 afin de se préparer au nouveau programme. Cette transformation de la classe de 6e vise à renforcer les compétences des élèves en français et en mathématiques pour leur permettre d'être mieux armés afin d'affronter les défis du XXIe siècle grâce notamment à l'enseignement de la technologie.
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