Question de Mme DEMAS Patricia (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 30/03/2023
Mme Patricia Demas attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la possible disparité du niveau de difficulté des épreuves du baccalauréat sur une même spécialité et la manière dont l'équité peut être assurée une fois l'inégalité constatée.
Le sujet est d'autant plus important depuis la réforme du bac.
En effet, les élèves de terminale passent désormais des épreuves finales au mois de mars pour les spécialités qu'ils ont choisies.
Le coefficient au bac de ces spécialités est extrêmement élevé, il s'élève à 16 par matière. Cela veut dire que les deux spécialités gardées en terminale comptent pour 32 au bac, soit presque un tiers du total.
Réussir ses épreuves de spécialité est donc absolument essentiel pour obtenir de bons résultats au bac, et un bon dossier pour Parcoursup, dont il est inutile ici de décrire le stress généré sur les futurs étudiants.
Pour cette raison au moins il semblerait à minima équitable que les élèves passent tous l'épreuve d'une même spécialité le même jour sur un ou plusieurs sujets au choix, mais identiques. Et il semblerait équitable, à défaut, s'il est nécessaire malgré tout de répartir sur deux jours une même épreuve pour des raisons logistiques, comme ce fut le cas cette année, de s'assurer du même niveau de difficultés de ces épreuves spécifiques.
Elle souhaiterait savoir pour quelles raisons il ne serait pas possible d'imposer qu'une même épreuve, surtout s'agissant d'une spécialité à fort coefficient, soit organisée le même jour pour tous les élèves l'ayant choisie.
Elle souhaiterait savoir quels moyens de compensation sont disponibles et susceptibles d'être utilisés pour lisser les inégalités entre les candidats, pour cette année en particulier, alors qu'en mathématiques spécialisées par exemple, une disparité de niveau mais aussi de longueur semble être objectivement constatée entre l'épreuve de la veille et celle du lendemain.
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Réponse du Ministère auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de l'enseignement et de la formation professionnels publiée le 05/04/2023
Réponse apportée en séance publique le 04/04/2023
Mme la présidente. La parole est à Mme Patricia Demas, auteure de la question n° 539, adressée à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.
Mme Patricia Demas. Ma question porte sur la possible disparité du niveau de difficulté des épreuves du baccalauréat dans une même spécialité et sur la manière dont l'équité peut être assurée une fois l'inégalité constatée.
Le sujet est d'autant plus important depuis la réforme de cet examen. En effet, les élèves de terminale passent désormais les épreuves finales des spécialités qu'ils ont choisies au mois de mars.
Le coefficient appliqué à ces disciplines est extrêmement élevé seize par matière , ce qui signifie que les deux spécialités gardées en terminale comptent pour un près d'un tiers du total. Réussir ces épreuves est donc absolument essentiel pour obtenir de bons résultats au baccalauréat et construire un bon dossier pour Parcoursup, qui induit un stress qu'il est inutile de décrire ici.
Pour cette raison au moins, il semblerait équitable que les élèves passent tous l'épreuve d'une même spécialité le même jour, sur un ou plusieurs sujets identiques. À défaut, s'il était nécessaire, pour des raisons logistiques, de répartir sur deux jours une même épreuve, comme ce fut le cas cette année, il semblerait équitable de s'assurer d'un même niveau de difficulté.
Madame la ministre, pour quelles raisons n'est-il pas possible d'imposer qu'une même épreuve, surtout s'agissant d'une spécialité à fort coefficient, soit organisée le même jour pour tous les élèves l'ayant choisie ?
Je souhaite également savoir quels moyens de compensation sont disponibles et susceptibles d'être utilisés pour lisser les inégalités entre les candidats, en particulier cette année, alors qu'en mathématiques spécialisées, par exemple, une disparité de niveau, mais aussi de longueur de sujet, semble objectivement constatée entre l'épreuve de la veille et celle du lendemain ?
Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Carole Grandjean, ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels. Madame la sénatrice Patricia Demas, je connais votre engagement et vous remercie de votre question.
Avec treize spécialités proposées aux 560 000 candidats aux épreuves du baccalauréat, il existe de nombreuses combinaisons possibles. Depuis la session 2022, première session pour laquelle les épreuves de terminale dans leur nouveau format ont pu être mises en oeuvre, l'organisation de l'examen tient compte de cette contrainte en répartissant les épreuves sur deux jours. À défaut, il faudrait assurer leur déroulement sur treize journées, ce qui entraînerait une forte désorganisation des établissements.
Afin de respecter l'équité entre les candidats que vous appelez de vos voeux et à laquelle nous aspirons également, les dispositions qui ont été prises s'articulent autour de quatre axes.
Premièrement, à l'étape de la conception des sujets, les commissions d'élaboration se réunissent chaque année en préparation de la session. Pilotées par des inspecteurs généraux de discipline, elles travaillent à la conception des sujets du jour 1 et du jour 2 d'une même matière, dans une académie dite pilote, qui en prend la charge. Une fois construits, ils sont testés à plusieurs reprises. Les sujets des deux jours sont ainsi élaborés par les mêmes équipes afin de garantir un niveau d'exigence identique.
Deuxièmement, à l'étape de validation des barèmes et afin d'éprouver ces derniers, l'inspection générale se réunit à la suite des épreuves dans l'académie pilote pour constituer des lots témoins. C'est une étape supplémentaire qui garantit, là encore, l'équité de traitement entre les candidats.
Troisièmement, une fois les barèmes stabilisés, des commissions d'entente se réunissent avant le début des corrections dans chaque académie pour formuler des recommandations au sein des différentes spécialités, à l'attention des 40 000 correcteurs.
Quatrièmement, les commissions d'harmonisation se réunissent en fin de correction, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'écarts de notation entre les jours 1 et 2.
Vous le voyez, madame la sénatrice, nous partageons la même exigence en actionnant un certain nombre de leviers.
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