Question de M. CABANEL Henri (Hérault - RDSE) publiée le 09/03/2023
M. Henri Cabanel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse au sujet des heures de co-intervention inscrites à la grille horaire du certificat d'aptitude professionnelle (CAP) et du baccalauréat professionnel dans la réforme de 2018.
La co-intervention se différencie des EGLS (enseignements généraux liés à la spécialité) par la nécessaire collaboration de deux enseignants, d'enseignement professionnel et d'enseignement général, et leur intervention conjointe
dans la classe, alors que l'horaire supplémentaire prévu pour les EGLS concerne les seuls enseignants
des disciplines générales.
Le vade-mecum, dédié à cet effet, a prévu que cette méthode soit pensée en amont (via le projet d'enseignement, les modalités, un calendrier, des moments d'intervention de chacun enseignants, etc.). Une formation des enseignants étaient également attendue.
Alors que seulement 5 ans après, une nouvelle réforme est en cours et que des groupes de travail ont été organisés, il lui demande si une évaluation a été menée après plusieurs années de co-intervention et quel bilan de cette méthode pédagogique.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 21/03/2024
La co-intervention a été installée dans le cadre de la transformation de la voie professionnelle à compter de septembre 2019. Pour les baccalauréats professionnels, l'horaire attribué aux enseignements en co-intervention est de 108 heures/élève sur 3 ans ; pour les CAP, il est de 165 heures/élève sur 2 ans. Inscrite aux grilles horaires, cette modalité est mise en place dans la totalité des 2 100 établissements publics ou privés sous contrat proposant ces diplômes professionnels. La co-intervention a fait l'objet d'évaluations sur sa mise en oeuvre et l'accompagnement des professeurs au moyen d'indicateurs définis en lien avec le comité de suivi de la transformation de la voie professionnelle et d'une enquête lancée en mars 2022 auprès des établissements et des académies (67,6 % d'établissements répondants). Ainsi, on peut noter que 21 % des professeurs de lycées professionnels ont bénéficié de la formation en ligne M@gistère sur la transformation de la voie professionnelle, intégrant un module portant sur la co-intervention. Cette formation est actuellement disponible en autoformation ou peut être mobilisée à l'occasion des programmes académiques de formation proposés dans les écoles académiques de formation continue. Avec cette initiative nationale en matière de formation et celles conduites en académie, les enseignants ont bénéficié de 1 230 journées-professeur spécifiques à la co-intervention entre 2019 et 2021. Des formations pluri thématiques intégrant la co-intervention ont également été proposées pour un nombre total de 15 975 journées-professeur durant ces deux années scolaires. Malgré le contexte sanitaire des deux années, chaque établissement a bénéficié d'au moins un professeur formé à la co-intervention, devenant alors une personne ressource pour le compte de l'établissement. Il ressort également des données recueillies par l'enquête de 2022 que les académies ont fortement mobilisé, au-delà de la formation, la mutualisation et l'échange des pratiques dans leur stratégie de déploiement de l'approche de co-intervention. L'ensemble a été piloté par les corps d'inspection en lien avec les équipes de direction des établissements. Enfin, depuis septembre 2021, les établissements ont bénéficié de l'élargissement des enseignements en co-intervention. Ainsi, 41,6 % des formations en établissement ont concerné d'autres enseignements que le français et les mathématiques au titre de la co-intervention, tels que les langues et les arts appliqués. L'élargissement de la co-intervention a aussi permis à des établissements de mettre en place des dispositifs de préparation à l'entrée dans l'enseignement supérieur ou d'ouverture à l'international. Au bénéfice de ces "premiers pas", des heures de co-intervention sont maintenues, en partie, dans la nouvelle grille horaire liée à la réforme des lycées professionnels pour les classes de 2nde et de 1ère. Les projets engagés pourront ainsi se poursuivre dans les établissements.
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