Question de Mme LASSARADE Florence (Gironde - Les Républicains) publiée le 16/03/2023
Mme Florence Lassarade appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la mise en oeuvre de la vaccination « généralisée » et gratuite contre le papillomavirus à partir de la rentrée prochaine pour les élèves de 5e. Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de 2 900 cancers du col de l'utérus provoquant plus de 1 000 morts par an, 1 500 cancers de la sphère oto-rhino-laryngée (ORL), 1 500 cancers de l'anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis. Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient évitables grâce au dépistage et à la vaccination. Le taux de couverture vaccinale est actuellement en France de 37 % pour les filles et de 9 % pour les garçons, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80 % d'ici sept ans. Lutter contre les virus responsables de cancers est une très bonne chose. Toutefois, avec un ratio d'un médecin pour 13 300 élèves, il est peu envisageable de s'appuyer sur la médecine scolaire, dont l'extrême fragilité est une préoccupation constante. La mise en oeuvre de cette vaccination pourrait ainsi être l'occasion d'augmenter significativement le nombre de médecins scolaires. Elle souhaiterait donc connaître les modalités pratiques concernant la vaccination « généralisée » et gratuite contre le papillomavirus annoncée par le Président de la République.
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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 20/07/2023
Depuis 2007, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans (avec un rattrapage possible jusqu'à l'âge de 19 ans révolus). A la suite de la recommandation de la Haute autorité de santé (ARS) en 2019, la vaccination contre les HPV a été étendue aux garçons au 1er janvier 2021 sur les mêmes classes d'âge. La couverture vaccinale chez les filles a connu récemment une progression notable, portée par l'extension de cette vaccination HPV aux garçons en 2021. Ainsi, au 31 décembre 2022, elle était de 47,8 % pour 1 dose chez les filles de 15 ans et de 41, 5 % pour 2 doses chez les filles de 16 ans, soit une progression de 13 points pour les doses 1 et 2 depuis 2019. La couverture vaccinale chez les garçons était de 12,8 % pour 1 dose chez les garçons de 15 ans et de 8,5 % pour 2 doses chez les garçons de 16 ans, en sachant que la recommandation est récente (2021). Si cette évolution est positive, la marge de progrès reste importante pour atteindre l'objectif de couverture vaccinale fixé par la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 à 80 % chez les filles en 2030. Parmi les interventions les plus efficaces pour améliorer la couverture vaccinale HPV, la vaccination en milieu scolaire a fait la preuve de son efficacité comme l'attestent les très bons résultats obtenus dans les pays scandinaves ou le Royaume-Uni où les couvertures vaccinales dépassent les 80 % chez les filles comme chez les garçons. En France, deux expérimentations régionales ont été menées en Grand Est et en Guyane de 2019 à 2022 pour promouvoir cette vaccination. Ces expérimentations ont comporté différents volets incluant des formations des professionnels de santé à la promotion de cette vaccination qui ont été appréciées par les professionnels de santé libéraux. Au vu de ces résultats positifs, le Président de la République a annoncé, le 28 février 2023, une généralisation de la vaccination gratuite contre les HPV des élèves de 5ème (filles et garçons) des collèges de France, dès la rentrée de septembre 2023. Les interventions dans les collèges seront réalisées durant le temps scolaire principalement par les centres de vaccination identifiés par les ARS sur leur territoire. L'objectif du Gouvernement est ainsi d'augmenter significativement la couverture vaccinale contre les HPV dans une logique de prévention en santé publique.
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