Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 23/03/2023
M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les dernières évolutions de la situation concernant la liberté d'expression en Côte d'Ivoire.
En réponse à sa question écrite n° 01673 du 21/07/2022 sur les prisonniers d'opinion en Côte d'Ivoire, le ministère a affirmé que la France entretient « un dialogue étroit avec les autorités ivoiriennes sur les questions relatives aux droits de l'Homme et à l'État de droit y compris la justice et les libertés publiques. »
Or, malgré ce dialogue étroit que les autorités françaises mentionnent, la situation se dégrade. Ainsi, par exemple, lors d'une manifestation pacifique du collectif des docteurs non-recrutés le 21 décembre 2022, 45 des manifestants docteurs ont été arrêtés, incarcérés et condamnés le 28 décembre à six mois de prison avec sursis.
En outre, le 24 février 2023, environ trente militants et dirigeants du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) qui accompagnaient pacifiquement le secrétaire général de leur parti devant les locaux du palais de justice en signe de soutien et solidarité ont été gazés, interpellés, et 27 d'entre eux placés en garde à vue. Sur les 27 manifestants arrêtés, 26 furent condamnés le 9 mars à deux ans de prison pour flagrant délit « de troubles à l'ordre public » par l'intermédiaire d'un attroupement sans aucune violence. Le 27e acquitté et libéré était le seul à ne pas être membre du PPA-CI.
Toutes ces dérives inquiètent fortement les militants politiques et les défenseurs des libertés. Outre les points évoqués dans la question n° 01673, il lui demande ce qu'elle compte faire dans l'immédiat en vue de se saisir des évènements précités pour faire part aux autorités ivoiriennes de ses préoccupations en la matière.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 25/05/2023
Compte tenu de la qualité de son partenariat avec la Côte d'Ivoire, la France maintient un dialogue étroit avec les autorités ivoiriennes, à tous les niveaux. Que ce soit à Abidjan, à Paris ou au sein des instances multilatérales, elle est amenée à aborder les questions liées à la justice et aux libertés publiques, y compris en coordination avec ses partenaires européens. Elle continue également d'encourager l'ensemble des acteurs ivoiriens à favoriser le dialogue et à oeuvrer en faveur d'une réconciliation nationale durable, notamment dans la perspective des scrutins locaux prévus à l'automne 2023 et des élections présidentielles en 2025.
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