Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 06/04/2023
Question posée en séance publique le 05/04/2023
M. le président. La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.
Mme Marie-Noëlle Lienemann. Madame la Première ministre, votre réunion avec l'intersyndicale s'est terminée par un échec. À vrai dire, c'était prévisible, tant votre gouvernement et le Président de la République s'entêtent à ne pas vouloir entendre les Français, le Parlement et le monde du travail.
Vous vous êtes engagée dans une stratégie jusqu'au-boutiste qui conduit au désordre, comme si vous imaginiez sortir de l'impasse politique et contrer le rejet massif des reculs sociaux par la méthode du rappel à l'ordre et de la peur du chaos.
Toutefois, les Français ne sont pas dupes, et une crise démocratique s'ajoute à la crise sociale. C'est très grave pour notre pays, son avenir et la confiance du peuple en la République.
Aussi, madame la Première ministre, il est temps d'atterrir : quand retirerez-vous la réforme des retraites ? (Très bien ! et applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.)
- page 3477
Réponse du Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion publiée le 06/04/2023
Réponse apportée en séance publique le 05/04/2023
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion.
M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion. Madame Marie-Noëlle Lienemann, ce matin, nous avons effectivement reçu avec la Première ministre, et à son invitation, l'ensemble de l'intersyndicale.
Il s'agit d'une étape et d'une réunion importantes.
M. Didier Marie. Il ne s'est rien passé !
M. Olivier Dussopt, ministre. Nous avons pu écouter chacun d'entre eux, et les échanges entre le Gouvernement et la Première ministre, d'une part, et les organisations syndicales, d'autre part, ont été respectueux.
Nous avons entendu leur désaccord, qu'ils ont réitéré, au sujet du relèvement de l'âge légal de départ à la retraite,...
M. Daniel Salmon. Vous ne les aviez pas encore entendus ?
M. Olivier Dussopt, ministre. ... et, pour certains d'entre eux, sur la fermeture des régimes spéciaux.
Nous avons aussi évoqué un certain nombre d'autres sujets. Je pense aux carrières longues, à la prévention de l'usure professionnelle, à tout ce qui constitue l'accompagnement des carrières, ainsi qu'à un certain nombre de mesures jalonnant la carrière professionnelle et les retraites.
Le désaccord qui persiste sur la question de l'âge entre les organisations syndicales, d'un côté, le Gouvernement et sa majorité, de l'autre, n'a pas permis d'approfondir davantage les thèmes que je viens d'évoquer.
Comme vous, madame la ministre, nous avons entendu le représentant de l'intersyndicale indiquer, à la sortie de cette réunion, que ces mêmes organisations syndicales souhaitaient pouvoir ultérieurement travailler sur ces sujets. Nous y sommes favorables,... (Exclamations sur les travées des groupes CRCE et SER.)
M. Fabien Gay. Soyons sérieux !
M. David Assouline. Quel fiasco !
M. Olivier Dussopt, ministre. ... et la Première ministre a eu l'occasion de préciser que nous étions prêts à ouvrir l'ensemble de ces chantiers, lorsque les organisations syndicales le souhaiteraient.
À l'occasion de cette réunion, nous avons pu aussi et la Première ministre, plus singulièrement encore rappeler la conviction du Gouvernement concernant la nécessité de cette réforme, pour faire face à un déficit et pour préserver un système qui, si nous n'agissons pas, va se dégrader et aller dans le mur, si vous me permettez d'employer cette expression.
M. David Assouline. Cela ne prend plus !
M. Olivier Dussopt, ministre. C'est pourquoi nous souhaitons mener cette réforme.
Aujourd'hui, le texte est soumis au Conseil constitutionnel. Nous attendons sa décision pour, ensuite, mettre en oeuvre cette réforme. (M. François Patriat applaudit. Protestations sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.)
M. Éric Kerrouche. Vous êtes seuls !
M. David Assouline. Vous avez grillé vos cartouches !
M. le président. La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour la réplique.
Mme Marie-Noëlle Lienemann. Je veux bien que l'on fasse semblant de croire que ce temps était important pour entendre les syndicats. Mais enfin, il fallait être sourd, voire archisourd, pour ne pas entendre leurs arguments auparavant !
Les sujets que vous évoquez carrières longues, pénibilité étaient au coeur des débats que nous avons eus ici et qui portaient sur la réforme.
Monsieur le ministre, puisqu'il s'agirait d'une nécessité fondamentale pour la France, si vous ne voulez pas revenir sur le retrait de la réforme, alors organisez un référendum ! N'ayez pas peur du peuple, demandez-lui son avis et son arbitrage ! (M. Marc-Philippe Daubresse proteste.) C'est peut-être la seule façon de sortir de cet entêtement, qui est le vôtre.
Nous exigeons un référendum ou le retrait de la réforme ! (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.)
- page 3477
Page mise à jour le