Question de Mme MEUNIER Michelle (Loire-Atlantique - SER) publiée le 06/04/2023
Question posée en séance publique le 05/04/2023
M. le président. La parole est à Mme Michelle Meunier, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
Mme Michelle Meunier. Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Monsieur le ministre, je vous parlerai, non pas de fin de vie, non pas de fin de carrière professionnelle, même si ce dernier sujet préoccupe les Françaises et les Français, mais des fins de mois des plus précaires.
Les minima sociaux le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés, le minimum vieillesse ont été revalorisés de 1,6 % le 1er avril dernier, après une hausse de 4 % en juillet dernier. Rapportées à la hausse du coût de la vie, ces revalorisations sont cependant loin d'être suffisantes.
Les plus modestes subissent une inflation de plus de 7 % en un an. À lui seul, le budget alimentaire a augmenté de plus de 14 %.
Les dépenses d'une femme seule avec deux enfants ont augmenté de 170 euros par mois, tandis que les prestations et allocations auxquelles elle peut prétendre n'ont crû que de 17 euros par mois, soit dix fois moins.
La sonnette d'alarme a été tirée par le collectif Alerte, qui, comme vous le savez, fédère 34 organisations de lutte contre les exclusions. Ces dernières souhaitent l'indexation des minima sociaux sur les budgets de référence des ménages modestes, comme c'est le cas pour le Smic, et exigent dans l'immédiat une hausse de 5 % des minima sociaux. Que leur répondez-vous, monsieur le ministre ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
M. Jean-Pierre Sueur. Voilà une question claire !
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Réponse du Ministère des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées publiée le 06/04/2023
Réponse apportée en séance publique le 05/04/2023
M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
M. Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées. Madame la sénatrice Michelle Meunier, je vous remercie de votre question, qui me permet de rappeler que, depuis dix-huit mois, le Gouvernement agit sans relâche, au travers du bouclier tarifaire sur l'énergie et de l'ensemble des mesures qui ont été prises, pour lutter contre l'inflation « à la racine » et la maîtriser.
L'augmentation des prix a connu une accélération au cours de l'été 2022. Les plus modestes étant les plus exposés à l'augmentation des prix, le Gouvernement a décidé de revaloriser de façon anticipée les minima sociaux de 4 %. À la rentrée scolaire de 2022, nous avons également distribué une aide exceptionnelle de solidarité d'un montant moyen de 160 euros par ménage.
L'augmentation des prix du pétrole ayant connu une accélération en fin d'année dernière, le Gouvernement a mis en place un chèque énergie d'un montant de 100 euros à 200 euros par ménage.
Depuis le 1er avril, les prestations sociales ont été revalorisées de 1,6 %, portant leur revalorisation à 5,6 %, ce qui correspond au niveau d'inflation constaté par l'Insee au cours des douze derniers mois.
La réponse apportée par le Gouvernement a permis de protéger les Français, en particulier les plus modestes, des effets de l'inflation.
En 2023, nous devrons relever le défi majeur que constitue l'installation de ce phénomène inflationniste, notamment pour l'alimentation. Le Gouvernement a donc pris ses responsabilités et lancé le trimestre anti-inflation, pour permettre un accès aux produits de première nécessité dans les supermarchés.
Nous avons également mis en place le programme « Mieux manger pour tous ! », afin de favoriser l'accès des ménages les plus modestes à des produits de qualité. Les fruits et légumes, la viande et le poisson sont en effet les produits auxquels ces ménages renoncent en premier.
J'ai réuni il y a quelques jours l'ensemble des associations de solidarité,...
M. le président. Il faut conclure !
M. Jean-Christophe Combe, ministre. ... et nous nous reverrons dans deux mois, pour faire un point et, si la situation perdure, prendre les mesures nécessaires. (MM. François Patriat et Thani Mohamed Soilihi applaudissent.)
M. le président. La parole est à Mme Michelle Meunier, pour la réplique.
Mme Michelle Meunier. Nous sommes loin du compte, monsieur le ministre. La réponse à cette crise doit passer par des politiques publiques de redistribution et de sortie de la précarité qui sont incompatibles avec la politique fiscale de votre gouvernement. En effet, celle-ci concentre les baisses d'impôts sur les entreprises et les plus aisés des Français.
On savait cette politique dangereuse pour le climat. Nous mesurons à présent combien elle est délétère pour le climat social. (Applaudissements sur les travées du groupe SER. Mme Marie-Noëlle Lienemann et M. Daniel Salmon applaudissent également.)
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