Question de Mme RACT-MADOUX Daphné (Essonne - UC) publiée le 06/04/2023

Mme Daphné Ract-Madoux attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports, sur la possibilité de la création d'une ligne de RER métropolitain S.

En 2019, la refonte de l'offre du RER D, sur l'ensemble de la région capitale, devait résoudre les retards récurrents sur la ligne et permettre une amélioration significative du confort de voyage aux plus de 615 000 usagers d'alors de la ligne.

En réalité, les dysfonctionnements n'ont pas cessé et la solution technique adoptée oblige désormais de nombreux usagers des branches sud (Malesherbes et Melun) à une rupture de charge en gares de Corbeil-Essonnes ou encore de Juvisy-sur-Orge afin de rallier leurs bassins d'emplois (Évry-Courcouronnes ou encore Paris) entraînant un allongement du temps de parcours d'au minimum 15 minutes par trajet (quand le service ferroviaire fonctionne).

C'est pourquoi les élus de six communes de l'Essonne et du Loiret (Ballancourt, Corbeil-Essonnes, Étiolles, Malesherbes, Ris-Orangis et Soisy-sur-Seine) et les associations d'usagers de la ligne ont, ensemble, décidé de faire appel au bureau d'études indépendant suisse, SMA, pour rechercher une solution alternative et crédible à cette problématique.

Selon cette étude, la création d'une nouvelle ligne, la S, pourrait permettre - dès 2025 - de diminuer le temps de parcours de près de 18 minutes sur le tronçon Corbeil-Essonnes - Gare-de-Lyon, actuellement desservi par le RER D et également de permettre aux voyageurs des branches Malesherbes et Corbeil-Essonnes de rejoindre la capitale sans correspondance.
Le coût de la nouvelle ligne s'élèverait à « quelques dizaines de millions d'euros », une somme relativement faible pour un projet de ce type.

Île-de-France Mobilités a confirmé que le rapport du bureau d'études serait bien pris en compte dans le cadre de la révision du schéma directeur du RER D tout en précisant que des études complémentaires sont nécessaires.
De leur côté, les élus viennent déjà de commander une étude complémentaire au cabinet suisse. Cette dernière devra affiner certains points, notamment la question du matériel.

Cette création, enfin, pourrait répondre à l'exercice d'améliorer significativement, et à moindre coût, la vie quotidienne des populations utilisatrices de ce transport du quotidien.

Aussi, au regard des récentes déclarations de la Première ministre concernant le plan d'avenir pour les transports sur la base du rapport du conseil d'orientation des infrastructures et de la reprise des négociations, au travers des préfets, pour le volet mobilité du contrat de plan État-régions (CPER), elle lui demande comment le Gouvernement pourrait intégrer, dans la partie mobilité du CPER, la création de la ligne S et son intégration au cahier des charges, dans le cadre de la révision du schéma directeur du RER D, pour une étude en 2023 et un test en 2024.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des collectivités territoriales et de la ruralité publiée le 14/04/2023

Réponse apportée en séance publique le 13/04/2023

M. le président. La parole est à Mme Daphné Ract-Madoux, auteure de la question n° 566, adressée à M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports.

Mme Daphné Ract-Madoux. En 2019, la refonte de l'offre du RER D sur l'ensemble de la région capitale devait résoudre le problème des retards sur la ligne et améliorer le confort pour ses 615 000 usagers quotidiens.

En réalité, les dysfonctionnements n'ont pas cessé et la solution technique adoptée oblige désormais de nombreux usagers des branches sud à une rupture de charge, c'est-à-dire à changer de train, en gares de Corbeil-Essonnes ou de Juvisy, ce qui entraîne un allongement du temps de parcours d'au minimum quinze minutes par trajet.

Je salue les élus de six communes de la ligne, ceux de Ballancourt-sur-Essonne, de Corbeil-Essonnes, d'Étiolles, de Malesherbes, de Ris-Orangis et de Soisy-sur-Seine, pour leur initiative et les associations d'usagers de la ligne du RER D qui ont ensemble missionné un bureau d'études indépendant suisse pour rechercher une solution de substitution crédible.

Selon cette étude, la création d'une nouvelle ligne, la S, pourrait permettre, dès 2025, de diminuer le temps de parcours de près de dix-huit minutes sur le tronçon reliant Corbeil-Essonnes à Gare-de-Lyon, sans correspondance. Île-de-France Mobilités (IDFM) a confirmé que cette étude serait bien prise en compte dans le cadre de la révision du schéma directeur du RER D tout en précisant que des études complémentaires sont nécessaires. De leur côté, les élus viennent déjà d'en commander une pour affiner certains points, notamment la question du matériel.

Cette création pourrait améliorer significativement, et à un coût raisonnable, la vie des usagers de ce transport du quotidien. Aussi, au regard des engagements pris par la Première ministre concernant le plan d'avenir pour les transports et de la reprise des négociations pour le volet mobilité du contrat de plan État-région (CPER) d'Île-de-France, comment le Gouvernement peut-il apporter son soutien à nos transports du quotidien en prenant en compte la ligne S et à l'intégration de cette dernière dans le cadre de la révision du schéma directeur du RER D pour une étude en 2023 et un test en 2024 ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Dominique Faure, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité. Madame la sénatrice Ract-Madoux, comme vous le savez, l'organisation des transports publics de personnes en Île-de-France relève de la compétence de l'autorité organisatrice de la mobilité IDFM. L'État, mobilisé aux côtés de la région pour investir dans les infrastructures de transports, ne peut toutefois pas se substituer aux collectivités ou à leurs groupements sans contrevenir au principe de libre administration des collectivités locales.

Aussi, les conclusions de l'étude du bureau d'étude suisse SMA sur la faisabilité d'une ligne S de RER reliant Malesherbes-Melun à Paris avec des missions directes entre Juvisy et Paris, réalisée à la demande d'élus des communes concernées, permettront effectivement d'éclairer les suites qu'IDFM compte donner à ce projet. Elles pourront être discutées dans la concertation en cours pour la révision du schéma directeur de la ligne du RER D, à laquelle les associations d'usagers et les maires des communes concernées participent.

Pour ce qui le concerne, l'État soutient, comme vous l'indiquiez, le développement des réseaux de transports collectifs au travers des contrats de plan État-région. Comme cela a été le cas avec le CPER 2015-2022, il mobilisera une enveloppe importante pour le réseau RER dans la nouvelle contractualisation 2023-2027, dont les négociations avec les collectivités menées par le préfet de région débuteront très prochainement.

Ces négociations permettront d'aborder le sujet de l'intégration du financement relatif à une éventuelle création de la ligne S au regard notamment des conclusions des études complémentaires en cours, ainsi que d'arbitrer le plan de financement du projet dit du terrier de Bercy, qui accroîtrait à plus long terme, au-delà de 2032, les capacités d'insertion de trains. Une vigilance toute particulière devra être conservée, puisque sur l'axe cohabitent également des trains de longue distance, par exemple vers Clermont-Ferrand.

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