Question de M. JANSSENS Jean-Marie (Loir-et-Cher - UC) publiée le 06/04/2023
M. Jean-Marie Janssens attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire sur la délocalisation du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, du quai Branly à la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette située à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais).
En effet, par un appel du chef de cabinet, conseiller spécial de la secrétaire d'État, en charge de la mémoire et des anciens combattants, le président de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) a appris cette décision prise unilatéralement par le Gouvernement, sans concertation avec les anciens combattants. Cette délocalisation fait naître de légitimes craintes au sein de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) de voir disparaître la cérémonie d'hommage national qui se tenait jusqu'à présent à Paris chaque année. Depuis la promulgation de la loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012 relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, la cérémonie du 19 mars, qui permet aux adhérents de commémorer chaque année le souvenir des 26 000 soldats morts pour la France, est un temps mémoriel essentiel pour notre Patrie et il semblerait inconcevable de la voir réduite voire menacée de disparition. Il souhaite donc connaître la position du Gouvernement sur ce sujet et s'il entend rétablir la cérémonie devant le mémorial national des anciens combattants en Afrique du Nord, quai Branly.
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées, chargé des anciens combattants et de la mémoire publiée le 29/06/2023
La secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire s'est fait une priorité de la transmission de la mémoire combattante et notamment celle qu'ont forgée les anciens combattants d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Cette transmission est nécessaire à double titre : pour rendre hommage au million d'appelés engagés dans cette guerre et aux 26 000 militaires qui y laissèrent la vie, et pour faire connaître aux citoyens français les conditions d'engagement du contingent. Cette transmission passe par une connexion forte avec les territoires et leurs acteurs, il est nécessaire que les hommages rendus aux soldats morts pour la France et aux anciens combattants bénéficient d'une plus large ouverture au public. Il est ainsi apparu qu'il y aurait un intérêt réel à organiser certaines journées nationales d'hommage en alternance entre Paris et d'autres lieux porteurs de la mémoire nationale. Le 19 mars étant la première journée nationale d'hommage qui se déroule chaque année, elle a été la première concernée par cette volonté de renouvellement. La nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette a été choisie en raison de son lien avec la guerre d'Algérie et le fil ininterrompu entre les générations du feu qu'elle illustre, puisque y repose la dépouille d'un soldat inconnu de la guerre d'Algérie. Cette idée a été partagée avec les élus et les représentants des associations d'anciens combattants participant au groupe de travail consacré à la mémoire combattante et réuni par la secrétaire d'État dans le cadre de la préparation de la prochaine loi de programmation militaire. L'accueil a été unanimement favorable et le représentant de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) n'avait émis aucune objection de principe. Lors de cette journée, la secrétaire d'État a déposé une gerbe au pied du mémorial du quai Branly et participé à la cérémonie du ravivage de la flamme sous l'Arc de Triomphe. L'objectif de ces délocalisations est de rappeler à chacun des citoyens français que la mémoire nationale irrigue l'ensemble du territoire et de mettre à l'honneur des représentants locaux du monde combattant qui n'ont pas la possibilité de se rendre à Paris. Les réactions particulièrement enthousiastes des responsables associatifs et des élus de la région Hauts-de-France témoignent de ce besoin et du succès de cette journée. En 2024, la cérémonie du 19 mars sera de nouveau organisée à Paris. Le 19 mars n'est pas la seule date du calendrier commémoratif à voir une cérémonie nationale organisée hors de Paris, sur des hauts lieux de la mémoire nationale. La cérémonie d'hommage à l'ensemble des victimes et des héros de la Déportation de la Seconde Guerre mondiale s'est tenue dans l'ancien camp du Struthof le 30 avril dernier, et la journée d'hommage aux morts pour la France en Indochine s'est tenue au mémorial national des guerres en Indochine de Fréjus, le 8 juin 2023.
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