Question de M. POINTEREAU Rémy (Cher - Les Républicains) publiée le 20/04/2023
M. Rémy Pointereau expose à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer les problèmes d'effectifs de police dans le département du Cher, et plus précisément dans les villes de Bourges et de Vierzon.
En effet, entre les mutations et les départs en retraite, on estime que vingt-cinq policiers (gradés et gardiens de la paix) manqueront à l'appel d'ici à fin 2023. Tous corps confondus, il manquera 17 personnes d'ici à la fin du premier semestre 2023.
Quant à la situation à Vierzon, trois officiers seront partis d'ici peu. L'un ne sera remplacé qu'au début de l'année 2024.
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Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement publiée le 02/06/2023
Réponse apportée en séance publique le 01/06/2023
M. le président. La parole est à M. Rémy Pointereau, auteur de la question n° 616, adressée à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.
M. Rémy Pointereau. Ma question s'adresse au ministre de l'intérieur et des outre-mer, M. Gérald Darmanin, et concerne les effectifs de police dans le Cher, principalement dans les villes de Bourges et de Vierzon.
Monsieur le ministre, j'ai récemment rencontré les syndicats de police de mon département, lesquels m'ont dressé un constat assez inquiétant. Aussi, permettez-moi de vous faire une synthèse de l'état des lieux.
Si l'on prend l'exemple de la ville de Vierzon, celle-ci n'est pas dotée d'unité de brigade anticriminalité (BAC) et risque de ne plus avoir de groupe de sécurité de proximité (GSP). De surcroît, cette commune ne dispose plus d'officiers.
À Bourges, on observe trois départs pour une seule arrivée à l'occasion des mouvements dits « profilés ».
Cette situation expose le département à des fermetures d'unités, telles que l'unité canine ou celle de lutte anti-stupéfiants.
Par ailleurs, toujours à Bourges, les services évaluent les besoins à quinze postes. Certes, vos services m'ont récemment adressé, sous votre instruction, une information indiquant l'ouverture de neuf postes à pourvoir répartis de la manière suivante : huit à Bourges et un à Vierzon.
Si je reconnais cette avancée, qui invite à ne pas tirer sur le pianiste, monsieur le ministre, je m'inquiète de l'épuisement de nos effectifs de police dans le Cher, qui malheureusement ne disposent pas des moyens, en l'espèce humains, pour répondre aux attentes des citoyens. Ainsi, entre les mutations et les départs à la retraite, il manque toujours dix-sept policiers.
Aussi, je souhaite connaître vos solutions pour endiguer cette situation, qui offre aux délinquants davantage d'impunité, au détriment des habitants du Cher. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Monsieur le sénateur Rémy Pointereau, vous avez raison, la question des effectifs est centrale.
C'est pourquoi, depuis 2017, un effort exceptionnel a été engagé avec le plan 10 000 jeunes. Ce mouvement s'amplifiera encore, grâce aux moyens accrus et modernisés ouverts par la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur, dite Lopmi, de janvier dernier : montée en puissance des réserves opérationnelles de la police et de la gendarmerie, recrutement de plus de 7 000 policiers et gendarmes supplémentaires, création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie, etc.
En ce qui concerne le département du Cher, la circonscription de sécurité publique de Bourges dispose aujourd'hui d'un effectif opérationnel de 100 gradés et gardiens de la paix, au lieu de 108 à la fin de 2016 et de 105 à la fin de 2020.
M. Rémy Pointereau. Je parle des policiers et non pas des gendarmes !
M. Olivier Klein, ministre délégué. La circonscription de sécurité publique de Vierzon s'appuie, pour sa part, sur un effectif opérationnel de 50 gradés et gardiens de la paix, soit un chiffre stable par rapport à la fin de 2016, mais en hausse par rapport à la fin de 2020.
Nous allons être très attentifs à la situation de ce département, et je vous confirme que notre objectif est d'affecter douze policiers supplémentaires dans ces deux circonscriptions de sécurité publique.
Par ailleurs, ces deux circonscriptions de sécurité publique disposent de l'appui des unités départementales de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), dont l'effectif opérationnel est passé de 22 à 24 policiers entre la fin de 2016 et aujourd'hui.
Dans le Cher, comme partout en France, notre volonté est claire : déployer davantage de forces de l'ordre sur le terrain pour faire reculer la délinquance et répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens et de leurs représentants.
M. le président. La parole est à M. Rémy Pointereau, pour la réplique.
M. Rémy Pointereau. Monsieur le ministre, il est urgent de réformer les procédures de mutation, car une seule vague par an ne saurait suffire.
Le manque d'effectifs a un effet considérable sur le terrain. Aujourd'hui, bien des victimes s'entendent répondre que leur dossier ne pourra être traité faute de personnel : c'est inacceptable. (M. Bernard Fournier approuve.)
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