Question de Mme CUKIERMAN Cécile (Loire - CRCE) publiée le 13/04/2023
Mme Cécile Cukierman attire l'attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires concernant les inquiétudes des usagers de la ligne ferroviaire de l'Aubrac (Paris Clermont-Ferrand Béziers).
Symbole du manque d'entretien du réseau ferroviaire français, la ligne de l'Aubrac souffre d'un sous-investissement depuis plus de vingt ans. Si des travaux de sauvegarde ont jusqu'ici permis de prolonger son exploitation quelques années de plus, la réalisation de travaux de remise à neuf est désormais nécessaire et urgente.
Pourtant, dès 2006, le rapport du bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre pointait le besoin de remplacer les 26 kilomètres de voie ferrée situés sur la ligne entre Andelat et Loubaresse (Cantal). SNCF Réseau, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, a également alerté depuis plus de deux ans sur l'urgence de ces travaux.
Les partenaires financeurs (État, conseils régionaux AuvergneRhône-Alpes et Occitanie) ont jusqu'au mois de mai 2023 pour financer et acter ces travaux, d'un montant de près de 40 millions d'euros, qui doivent être engagés dès le début de l'année 2024. Outre une pérennisation de la voie ferrée pour plusieurs dizaines d'années, ils permettraient d'accroître le trafic et de relever la vitesse des trains.
A noter que cette ligne emblématique du Massif central joue aussi un rôle primordial pour le tissu économique. Des trains massifs de plusieurs centaines de tonnes assurent la desserte fret de l'usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d'Apcher. À la pointe dans la fabrication des tôles à grains orientés, elle constitue le premier employeur privé du département de la Lozère avec 200 emplois. La suspension de la ligne condamnerait aussi bien l'entreprise que tout un territoire. Plus de 50 camions par jour seraient mis en service sur des routes de montagne, pratiquant ainsi du report modal à l'envers.
En cohérence avec le classement du train Intercités « Aubrac » en tant que train d'équilibre du territoire (TET) jusqu'en 2031, elle souhaite savoir ce que le Gouvernement entend faire afin de pérenniser la ligne de l'Aubrac et éviter ainsi sa fermeture dès le mois de décembre.
Afin d'assurer l'égalité de traitement des lignes TET entre elles, elle rappelle que les travaux récents sur les lignes TET Foix Latour-de-Carol et Brive Rodez ont bénéficié d'un financement 100 % État. Le Massif central ne bénéficiant pas de ligne à grande vitesse, un engagement significatif de l'État est également primordial pour permettre l'accès à une offre TET de qualité et ainsi proposer une alternative à la route.
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Transmise au Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports
Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports publiée le 13/06/2024
Le Gouvernement a pleinement conscience des forts enjeux d'aménagement et d'attractivité pour les territoires traversés par la ligne interrégionale Clermont-Ferrand Béziers, dite ligne de l'Aubrac. Cette ligne répond également à des objectifs de développement économique et industriel liés à la desserte de l'usine Arcelor-Mittal à Saint-Chély-d'Apcher. La dégradation progressive de la voie ferrée sur sa section comprise entre Neussargues et Saint-Chély-d'Apcher a conduit, en décembre 2020, à l'arrêt des circulations, provoquant le report sur la route des trafics de fret et de voyageurs. Pour répondre aux besoins les plus immédiats, l'Etat et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie ont conclu début 2021 une convention dotée de 11,47 M répartis également entre les trois partenaires, permettant de réaliser des travaux d'urgence. La première partie de ces travaux, réalisée au cours de l'été 2021, a permis une reprise de toutes les circulations fret et voyageurs dès novembre 2021. Au-delà, la pérennité du trafic passe par le remplacement du rail de type « double champignon », aujourd'hui obsolète mais toujours présent sur certaines sections. Sans programmation effective de ces travaux, une interruption des circulations des trains de voyageurs serait intervenue à la fin de l'année 2023 et des trains de marchandises à la fin de l'année 2024. Face à cette situation et en l'absence de cofinancement des collectivités, l'Etat a mis en place avec SNCF Réseau l'intégralité du financement de cette opération, soit 43 M, afin de permettre sa réalisation en 2024. Ces deux exemples sont emblématiques de l'engagement constant de l'Etat en faveur de la ligne de l'Aubrac, dont l'avenir nécessitera la mobilisation, à côté de l'Etat, des régions Auvergne Rhône-Alpes et Occitanie.
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