Question de M. IACOVELLI Xavier (Hauts-de-Seine - RDPI) publiée le 11/05/2023

Question posée en séance publique le 10/05/2023

M. le président. La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. Xavier Iacovelli. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels.

Après la réforme de l'apprentissage, le Président de la République a réaffirmé récemment aux Français son engagement de transformer la voie professionnelle.

Actuellement, dans notre pays, un tiers des lycéens sont scolarisés en lycée professionnel, soit 620 000 jeunes. Or un tiers d'entre eux n'arrive pas jusqu'au bac. Une proportion très importante de ceux qui l'obtiennent n'entre pas sur le marché du travail ; d'autres se dirigent vers des études supérieures, mais, pour la moitié d'entre eux, ne décrochent pas de diplôme.

Nous sommes donc face à une situation qui est loin d'être satisfaisante. Parallèlement, certains métiers ont du mal à recruter et ne trouvent plus de jeunes.

La souveraineté industrielle, numérique et énergétique nécessite aussi de placer le lycée professionnel au centre de nos enjeux de formation et de repenser le parcours des lycéens.

Le lycée professionnel doit donc redevenir, d'une part, un choix pour la plupart des jeunes à la recherche de métiers d'avenir et, d'autre part, une solution pour les entreprises qui doivent s'adapter aux grandes transitions économiques en cours et à venir.

En faisant évoluer l'offre de formations proposée par les lycées, nous redonnerons du sens à la valeur travail et préparerons les compétences de demain, en adéquation bien sûr avec les aspirations des jeunes, de leur temps et du monde dans lequel ils vivent.

Nos territoires, avec leurs spécificités et leurs bassins d'emploi, doivent également être associés étroitement à cette réforme. Tel devrait être le cas notamment pour la révision de la carte des formations. C'est là aussi une question d'égalité des chances.

Il est donc temps de faire en sorte que le lycée professionnel, avant d'être une filière d'excellence, devienne une véritable filière d'avenir.

Aussi, madame la ministre, quelles sont les intentions du Gouvernement concernant la réforme de la carte des formations, au vu des enjeux économiques de demain, mais aussi des spécificités de nos territoires ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. Mme Colette Mélot applaudit également.)

- page 4171


Réponse du Ministère auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de l'enseignement et de la formation professionnels publiée le 11/05/2023

Réponse apportée en séance publique le 10/05/2023

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement et de la formation professionnels.

Mme Carole Grandjean, ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels. Monsieur le sénateur Xavier Iacovelli, la réforme du lycée professionnel présentée par le Président de la République la semaine dernière répond à votre souhait que le lycée professionnel soit une voie de choix, une voie de réussite pour tous, pour les élèves, bien sûr, afin de les former aux compétences dont notre pays aura besoin dans le futur, comme pour les enseignants, auxquels il doit offrir de bonnes conditions de travail. Tel est bien le sens que nous avons voulu donner à cette réforme.

Pour ce faire, nous lutterons contre le décrochage et accompagnerons les élèves fragiles, pour qu'ils réussissent mieux dans leur parcours scolaire. Nous favoriserons également leur insertion professionnelle et la poursuite de leurs études. Enfin, nous valoriserons, dans tout le pays, ces filières stratégiques.

Au fond, ce que nous souhaitons, c'est un changement d'image de la voie professionnelle. Il est à notre portée si nous mettons en oeuvre les conditions de la réussite et si cette filière offre de réelles perspectives aux jeunes.

Nous nous apprêtons ainsi à ouvrir de nouvelles formations d'avenir, en augmentant le nombre de places dans certaines filières, notamment dans les secteurs de l'énergie, de l'écologie, du numérique, mais aussi des soins. En revanche, nous fermerons des formations dont les taux d'insertion ou de poursuite d'études réussies ne sont pas satisfaisants.

Le lycée professionnel doit devenir une filière de réussite stratégique pour la préparation des compétences de la Nation. Bien que chaque territoire soit spécifique, sept des dix métiers les plus recherchés sont communs à l'ensemble des territoires.

Nous réaliserons un investissement inédit pour accompagner l'évolution de la carte des formations. Par ailleurs, avec un milliard d'euros supplémentaires par an, nous permettrons aux lycées professionnels de travailler sur la pédagogie.

Nous investirons également, via le plan France 2030, pour améliorer les plateaux techniques, en concertation avec les régions, former les professeurs, accroître l'attractivité de ces filières et organiser une dynamique pour les lycées professionnels. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

- page 4171

Page mise à jour le