Question de M. LEROY Henri (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 25/05/2023

Question posée en séance publique le 24/05/2023

M. le président. La parole est à M. Henri Leroy, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Henri Leroy. Madame la Première ministre, en 2022, près de 500 000 migrants légaux sont entrés en France, établissant un record absolu. À cela, il faut ajouter les immigrés illégaux : plus de 300 000 selon les estimations de Frontex. L'échec du Gouvernement à contrôler l'immigration est patent.

Le coût économique de cette immigration est un sujet que l'on ne peut plus éluder : l'aide médicale de l'État continue de progresser cette année - +12 % ! - pour atteindre 1,2 milliard d'euros. (Mme Monique Lubin s'exclame.) L'accueil des immigrés pèse de plus en plus sur nos finances publiques.

Le coût social de l'immigration est de moins en moins acceptable : la loi n'est pas respectée, les obligations de quitter le territoire français (OQTF) ne sont pas exécutées, le communautarisme et la violence gangrènent notre société, touchant bien souvent les Français les plus modestes.

Des solutions existent pour reprendre le contrôle de l'immigration. Certains pays, comme le Danemark, nous démontrent qu'il n'y a pas de fatalité. Encore faut-il en avoir la volonté !

L'excellent rapport d'information de notre collègue François-Noël Buffet sur la question migratoire nous montre d'ailleurs la voie en la matière. (Marques de satisfaction sur les travées du groupe Les Républicains.)

Des propositions concrètes ont été avancées par Les Républicains et deux propositions de loi, dont une proposition de loi constitutionnelle, offrent de nouvelles perspectives.

Madame la Première ministre, la France va mal et vous regardez ailleurs. Vous préférez temporiser en adoptant une approche du « en même temps » chère au Président de la République.

Madame la Première ministre, ma question est simple : quand allez-vous ouvrir les yeux sur le drame qui se joue devant vous et vous emparer sérieusement de ce sujet ? (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.)

M. Mickaël Vallet. Pas un mot sur les centaines de morts en Méditerranée !

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 25/05/2023

Réponse apportée en séance publique le 24/05/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer. Monsieur le sénateur Leroy, comme vous, nous sommes évidemment préoccupés par les questions migratoires, qui se posent partout en Europe. Ainsi, le nombre des demandeurs d'asile a augmenté de près de 60 % en Europe en 2022. Vous le savez bien, tous les pays, quels que soient le régime politique et les choix qu'ils ont faits en matière migratoire, rencontrent les mêmes difficultés.

Même si ce n'était pas votre question, je vous fais remarquer que, contrairement à ce qui se passe chez nos voisins européens, il y a moins de demandes d'asile aujourd'hui qu'il n'y en a eu durant les trois dernières années. Par ailleurs, nous avons augmenté l'exécution des OQTF et des laissez-passer consulaires de plus de 20 % depuis le 1er janvier.

Monsieur le sénateur, vous évoquez des propositions. Nous serons évidemment heureux de les entendre.

M. Roger Karoutchi. Ce n'est déjà pas mal !

M. Gérald Darmanin, ministre. Nous n'avons pas encore vu les deux textes proposés par le groupe Les Républicains, mais nous avons compris qu'ils ne faisaient pas totalement consensus au sein de la majorité sénatoriale, puisque les membres du groupe Union Centriste s'apprêtent eux-mêmes à déposer des textes. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe SER.)

Nous sommes tout à fait prêts à discuter avec l'ensemble de l'échiquier politique, singulièrement avec la majorité sénatoriale, et je vous rappelle que nous avons déposé un texte que vous avez déjà étudié en commission.

Certaines des propositions émanant du groupe Les Républicains que nous avons lues ce week-end dans la presse sont tout à fait concordantes avec les nôtres. Je pense au rétablissement de la double peine pour les étrangers délinquants, à l'intégration obligatoire par l'apprentissage du français ou encore à la simplification du droit - c'était l'un des points abordés dans le rapport d'information de François-Noël Buffet.

Nous avons donc beaucoup de convergences. Reste qu'il existe également des divergences, y compris des divergences de principe, dont il nous faudra sans doute débattre.

Ainsi, vous proposez, pour certaines dispositions, de sortir de la Convention de Genève de 1951, de sortir des traités de l'Union européenne, de sortir du Conseil de l'Europe, de sortir de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

M. Bruno Retailleau. C'est faux !

M. Jean-François Husson. Oui, c'est faux !

M. Gérald Darmanin, ministre. C'est tout à fait vrai !

Un tel Frexit migratoire est évidemment une question importante. Il faut que nous puissions discuter des propositions constitutionnelles, mais vous reconnaîtrez que nous examinerons ici un projet de loi ordinaire.

J'en profite pour dire que, à la demande de la Première ministre, j'ai entrepris des discussions avec le groupe Les Républicains du Sénat et avec le groupe Union Centriste - je le ferai bien évidemment avec tous les autres groupes qui le souhaiteront - pour être à même de discuter de ce texte à l'automne prochain, arrêter d'en parler et commencer d'être concret, comme vous l'a proposé le Gouvernement. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. Henri Leroy, pour la réplique.

M. Henri Leroy. Monsieur le ministre de l'intérieur, nous savons que vous êtes un homme d'écoute et que vous nous entendrez, mais ma question s'adressait à Mme la Première ministre... (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.)

Sept Français sur dix dénoncent le trop-plein d'immigrés en France. Ces Français rencontrent des difficultés pour se soigner, pour s'alimenter, pour vivre décemment, alors qu'un climat d'insécurité s'est installé et que la violence devient quotidienne.

M. David Assouline. Quel est le rapport ?

M. Henri Leroy. Madame la Première ministre, donnez-leur un peu d'espoir et agissez ! (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains. - M. David Assouline s'exclame.)

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