Question de Mme CANAYER Agnès (Seine-Maritime - Les Républicains-A) publiée le 18/05/2023
Mme Agnès Canayer interroge Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques concernant l'héritage des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 (JOP), notamment pour les sports équestres.
Cette rencontre internationale sera l'occasion d'une belle fête où la France pourra déployer tout son savoir-faire. A l'heure de l'urgence climatique et de l'objectif de sobriété, les JOP doivent s'inscrire dans une logique de durabilité.
La candidature de Paris pour l'attribution des jeux Olympiques et Paralympique (JOP) de 2024 a été notamment saluée par l'introduction du domaine du château de Versailles comme élément majeur du dossier concernant les sports équestres.
Le Comité international olympique (CIO) préconise un héritage multiple pour ces JOP, qu'il soit immobilier ou culturel, afin de garantir la pérennité des équipements et d'éviter les coûteux « éléphants blancs » issus des jeux Olympiques de Grenoble de 1968.
La construction d'un équipement équestre durable à Versailles, comme le prévoyaient la société ICADE et la ville de Versailles dès 2018, permettrait d'assurer cet héritage immobilier des JOP. L'équitation est le troisième sport le plus pratiqué en France, et le premier chez les femmes, alors que la région Île-de-France affiche le plus faible ratio du nombre de centres équestres par habitant.
Ainsi, cet équipement trouverait toute son utilité dans la pratique sportive des sports équestres maintenues à la suite des JOP.
Par ailleurs, l'équitation de tradition française, inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO, est une pratique ancestrale, remontant pour sa technique moderne au règne de Louis XIV et à la construction du château de Versailles.
Toutefois, ce savoir-faire national d'excellence ne semble pas valorisé à sa juste valeur par le Comité d'organisation des jeux Olympiques (COJO), lequel préfère mettre en avant l'école espagnole de Vienne en la matière. L'organisation des JOP de 2024 en France devrait contribuer à la perpétuation et la mise en lumière de ces pratiques de renom, héritage culturel remis en valeur par ces JOP.
Aussi, elle souhaiterait connaître la position du Gouvernement concernant l'organisation de l'héritage de ces jeux Olympiques et Paralympiques, les premiers du genre à porter une ambition de neutralité carbone et à défendre une organisation durable en rupture avec les échecs des précédentes éditions.
- page 3204
Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 13/07/2023
Le choix d'un équipement temporaire plutôt que celui d'une construction pérenne pour accueillir les épreuves d'équitation et de para-équitation des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a été imposé par l'Établissement public du château de Versailles, qui n'a accepté l'installation d'un site d'équitation que si celui-ci était éphémère. Par ailleurs, les besoins pour une épreuve d'équitation des Jeux sont sans commune mesure avec ceux d'un centre équestre « classique » et une construction pérenne aurait été en tout état de cause largement surdimensionnée pour une utilisation dans la durée. Certes, pendant la phase de candidature et au début de la phase d'organisation, la possibilité d'implanter un centre équestre pérenne dans la ZAC d'aménagement de la caserne Pion, portée par Icade, avait été envisagée. Mais les études ont démontré à la fois l'incompatibilité des besoins liés aux Jeux avec un programme de centre équestre classique, ainsi que l'impossibilité d'assurer une exploitation économiquement viable d'un tel équipement. Pour éviter justement un « éléphant blanc », ce projet de centre équestre a été retiré du programme des constructions nécessaires aux Jeux. Toutefois, ceux-ci laisseront un héritage sur le site, puisqu'ils permettront la démolition du bâtiment dit « des Moulins » souhaitée aussi bien par l'Établissement public du château, le Maire de Versailles, la Maire de Saint-Cyr et l'agglomération de Versailles Grand Parc. En effet, ce bâtiment édifié sans autorisation dans les années 1930, était considéré par tous comme une construction inopportune dans l'environnement du château. La démolition débutera avant la fin du mois de juin 2023. Plus généralement, le choix du Comité d'organisation Paris 2024 et des pouvoirs publics de limiter au maximum la construction d'équipements pérennes est motivé par l'ambition de minimiser les nuisances environnementales. Ainsi, 95 % des sites de compétition préexistaient à l'obtention de l'organisation des Jeux ou seront temporaires. En outre, 100 % des enceintes accueillant les spectateurs des Jeux seront accessibles en transport en commun, autre signe d'une forte volonté d'organiser un tel événement dans le respect des exigences les plus élevées en matière de développement durable et de réduction sans précédent de l'empreinte carbone.
- page 4441
Page mise à jour le