Question de Mme GARNIER Laurence (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 15/06/2023
Question posée en séance publique le 14/06/2023
M. le président. La parole est à Mme Laurence Garnier, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Laurence Garnier. Madame la Première ministre, dimanche dernier, des délinquants des Soulèvements de la Terre ont violé des propriétés privées, détruit des outils de travail, saccagé les cultures des maraîchers nantais. Ils ont arraché des cultures expérimentales, économes en eau, qui étaient précisément destinées à préparer la transition écologique du maraîchage.
Sur le site, et c'est encore plus grave, des élus ceints de leur écharpe tricolore étaient présents aux côtés de ces délinquants. Ils sont la honte de notre République. (Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC, ainsi que sur des travées des groupes RDSE, INDEP et RDPI.)
Le 25 mai, à Saint-Brévin-les-Pins, ils défilaient, la main sur le coeur, contre les violences d'extrême droite ; le 11 juin, à Pont-Saint-Martin, ils soutenaient les violences des écoterroristes d'extrême gauche.
Madame la Première ministre, vous êtes garante de l'ordre public et vous avez les moyens d'agir.
Les conseils des ministres se succèdent, mais la dissolution promise des Soulèvements de la Terre n'a toujours pas été prononcée. C'est pour quand ?
M. Roger Karoutchi. Très bien !
Mme Laurence Garnier. Vous devez aussi agir à l'encontre des élus présents et demander à votre ministre de l'intérieur et des outre-mer de les suspendre de leurs fonctions, comme le code général des collectivités territoriales l'y autorise.
M. David Assouline. Vous aussi, vous en voulez aux élus ?
Mme Laurence Garnier. L'écologie est en train de devenir le totem d'immunité d'une extrême gauche qui appelle de ses voeux la « zadisation » de notre pays. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.)
Madame la Première ministre, vous avez cédé à Notre-Dame-des-Landes. Ne cédez plus face au totalitarisme vert. (Bravo ! et applaudissements sur les mêmes travées.)
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Réponse du Ministère auprès de la Première ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement publiée le 15/06/2023
Réponse apportée en séance publique le 14/06/2023
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.
M. Olivier Véran, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement. Madame la sénatrice Laurence Garnier, je vous remercie de votre question.
Le constat que vous faites est très largement partagé, indépendamment d'ailleurs des clivages politiques. (Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.)
Quand on milite pour le climat, on n'arrache pas des salades et du muguet. Quand on milite pour la Terre, on ne harcèle pas et on n'humilie pas les agriculteurs, qui nous nourrissent et qui font vivre la terre.
Quand on prétend défendre une cause sociale, écologique, humaniste, on ne s'en prend pas aux personnes ni aux forces de l'ordre. On n'organise pas des manifestations interdites. Ce sont là des évidences.
Aussi, je vous confirme que la Première ministre et le Gouvernement ont la ferme intention de présenter en conseil des ministres le dossier de dissolution des Soulèvements de la Terre.
M. David Assouline. Et celle du GUD (Groupe union défense), c'est pour quand ?
M. Olivier Véran, ministre délégué. Le dossier, qui doit être impeccable, est en cours de constitution.
Vous avez également interrogé le Gouvernement sur la présence d'élus à ces manifestations. Il y a clairement quelque chose qui ne va pas. Un élu de la République, quel que soit son mandat, quel que soit le parti auquel il appartient, n'a pas à participer à une manifestation lorsqu'elle est interdite par la préfecture. C'est la base ! (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains.)
Mme Sophie Primas. Très bien !
M. Olivier Véran, ministre délégué. Un élu de la République n'a pas à cautionner par sa présence des exactions, en l'occurrence contre des agriculteurs, et d'autant moins quand il prétend par ailleurs défendre ces derniers lorsqu'il est dans son territoire ou sa circonscription. Ça aussi, c'est la base, madame la sénatrice : nous sommes pleinement d'accord sur ce sujet. (Mme Laurence Rossignol s'exclame.)
Enfin, quand on arbore une écharpe tricolore, quand on est investi de la confiance de ses concitoyens, qu'on est porteur d'un mandat, qu'il soit local ou national, on doit tout simplement en être digne. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains. - Protestations sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST.)
M. David Assouline. Cela ne vous rapportera aucune voix !
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