Question de M. LE GLEUT Ronan (Français établis hors de France - Les Républicains) publiée le 13/07/2023

Question posée en séance publique le 12/07/2023

M. le président. La parole est à M. Ronan Le Gleut, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Ronan Le Gleut. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les images de la France qui brûle ont fait le tour du monde. Partout, sur la planète, dans tous les journaux télévisés diffusés à travers le monde, on a vu ces images d'immeubles incendiés, de mairies ou de commissariats attaqués aux mortiers, de nos centres-villes saccagés.

Tous s'interrogent : mais qu'en est-il de la France ? Nos 3 millions de compatriotes qui vivent à l'étranger ont été interrogés dans les pays où ils vivent : la France est-elle toujours la France ? De la même manière, les chefs d'État et les gouvernements étrangers interrogent nos ambassadeurs : que devient ce pays ?

M. David Assouline. C'est Bolloré !

M. Ronan Le Gleut. Ma question est la suivante, madame la ministre : quelles sont les directives, quels sont les messages que vous envoyez à nos ambassadeurs à travers le monde pour répondre à ces gouvernements étrangers ? Leur dites-vous de reprendre la formule du Président de la République : « On va y réfléchir » ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe publiée le 13/07/2023

Réponse apportée en séance publique le 12/07/2023

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'Europe.

Mme Laurence Boone, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée de l'Europe. Monsieur le sénateur Ronan Le Gleut, je vous prie d'abord d'excuser Catherine Colonna, qui participe au sommet de l'Otan avec le Président de la République.

Permettez-moi d'abord de rappeler que les violences qui ont suivi la mort dramatique de Nahel sont absolument inacceptables : il est inacceptable de détruire des écoles, il est inacceptable de détruire des mairies, des médiathèques, des biens publics.

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme. Et des commerces !

Mme Laurence Boone, secrétaire d'État. Et des commerces, oui !

Les forces de l'ordre ont réussi à ramener le calme très rapidement, dans le strict respect de la loi et en limitant le nombre de blessés.

L'ensemble du Gouvernement a beaucoup communiqué, y compris à l'étranger, sur les mesures qui ont été prises pour rétablir l'ordre public sur notre territoire.

Nos ambassades ont été informées. Elles ont rassuré. Elles ont beaucoup parlé, si bien que, comme l'a rappelé la ministre chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme, il n'y a pas eu d'annulations ou de modifications de séjours. Il n'y a pas de baisse de la fréquentation.

En revanche, il ne faut absolument pas être dupe du cynisme et des mauvaises intentions de certains pays, qui n'hésitent jamais à pratiquer l'instrumentalisation ou la désinformation. (Marques d'approbation sur des travées des groupes Les Républicains et UC.)

M. Olivier Cadic. Absolument !

M. David Assouline. La Russie !

Mme Laurence Boone, secrétaire d'État. Je veux être très claire : dans certains pays, les images des événements sont utilisées au profit de la propagande des régimes, autant en interne que contre notre pays. Nous avons systématiquement répondu à ces malveillances, notamment aux propos qui ont pu être tenus par certains responsables azerbaïdjanais, turcs ou iraniens.

Je suis sûr que vous en conviendrez : les leçons de ces pays prêteraient à sourire si les droits de l'homme n'étaient pas aussi malmenés en leur sein.

Enfin, il me paraît nécessaire de préciser que l'on a rencontré le même problème dans beaucoup de démocraties qui, comme le Royaume-Uni, en 2011 - soit, là aussi, un an avant les jeux Olympiques -, la Suède ou le Danemark, ont vécu de tels événements. Ces pays sont extrêmement compréhensifs et partageurs des solutions qu'ils ont alors mises en place. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et UC.)

M. Olivier Cadic. Bravo !

M. le président. La parole est à M. Ronan Le Gleut, pour la réplique.

M. Ronan Le Gleut. Madame la secrétaire d'État, au lieu de regarder la réalité en face, vous vous défaussez. Dans un an, le monde entier va avoir les yeux rivés sur la France.

M. David Assouline. Bolloré !

M. Ronan Le Gleut. Alors, cessez de réfléchir et passez à l'action maintenant ! Il est temps de restaurer l'autorité de l'État dans notre beau pays pour que, l'an prochain, quand le monde entier aura donc les yeux rivés sur la France, nous puissions être fiers tous ensemble de l'image que nous renverrons à l'étranger. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. David Assouline. Et les émeutes de 2005, sous Sarkozy ?

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