Question de Mme PLUCHET Kristina (Eure - Les Républicains) publiée le 13/07/2023
Mme Kristina Pluchet interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur les perspectives de sa politique de gestion de la démographie médicale très déclinante des médecins généralistes jusqu'à la fin de la décennie.
Les différentes projections de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) font état d'une densité médicale qui va continuer à décroître dans les années à venir pour se stabiliser et commencer à se rétablir à horizon 2030. Ces densités rendent peu compte de l'acuité de certaines disparités. De nombreux territoires sont actuellement en situation de forte désertification médicale et pourraient aboutir à des situations d'abandon sanitaire de bassins de population entiers dans les quelques années à venir.
De nombreux départs en retraite non remplacés favorisent une pression accrue sur les derniers médecins généralistes en activité déjà très sollicités qui laisse présager des situations sanitaires futures très dégradées. Les médecins en activité sont également saturés par la part croissante des tâches administratives qui divertissent un temps précieux non consacrés au soin.
Ainsi fleurissent des solutions certes d'attente très louables, comme l'ouverture de cabinets de généralistes retraités à temps très partiel, la mise en place de « médicobus », le développement de la télémédecine ou simplement surtout le dévouement exemplaire des médecins généralistes encore en activité. Elles ne sont cependant que des pis-aller peu résilients reposant soit sur le civisme d'individus très engagés soit sur des solutions techniques comportant des limites de pertinence et ne sauraient constituer une politique de rétablissement de notre démographie médicale et de la qualité des soins.
Elle lui demande donc quels leviers il compte mettre en oeuvre pour rétablir une densité médicale résiliente sur l'ensemble du territoire. Si la quatrième année de médecine présente une solution de court terme, elle est cependant perçue de manière disparate par les internes actuels de médecine générale. Le rallongement des études de médecine est-il en effet la seule voie pertinente de recrutement de médecins de campagne ? Ne pourrait-on pas également envisager un système de bourses d'études délivrées par les régions concernées dès la deuxième année de médecine aux jeunes attachés à leur territoire avec contrepartie de temps d'activité dans les territoires désertifiés à l'image de l'obligation de servir des médecins militaires ? Une libéralisation plus grande du numerus apertus, prenant en compte le niveau des étudiants plus que leur classement, et reposant ensuite sur l'association de nombreux établissements privés de soins pour accroître les capacités de formation pratique, serait-il opportun afin de privilégier la formation de jeunes médecins nationaux plutôt que le recours croissant aux PADHUE (praticiens à diplôme hors Union européenne) dont la formation n'a pas été réalisée selon les standards exigés de nos étudiants en médecine ?
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Transmise au Ministère de la santé et de l'accès aux soins
La question est caduque
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