Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - Les Républicains) publiée le 14/09/2023

M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels sur les conséquences économiques et sociales de la réforme de la voie professionnelle, dont les contours ont été dévoilés début mai 2023 par le Président de la République.
Cette réforme a pour ambition de mieux répondre aux grands enjeux économiques. Pour ce faire, il est prévu une refonte de la carte des formations afin de mettre en adéquation les formations offertes avec les besoins de chaque territoire. Cette volonté d'adéquation risque de se heurter à deux difficultés : la première étant l'évolution rapide des besoins des entreprises, la seconde étant le temps d'adaptation nécessaire aux établissements d'enseignement professionnel pour faire évoluer leur offre de formation.
Cette adéquation de l'offre de formation aux besoins des entreprises comporte également un risque, celui de l'assignation sociale et géographique des élèves à un métier, ce qui pourrait conduire à la survenance d'inégalités scolaires.
Par conséquent, il souhaite lui demander si des mesures ont été pensées pour répondre à ces problématiques.

- page 5349

Transmise au Ministère du travail, de la santé et des solidarités


Réponse du Ministère du travail, de la santé et des solidarités publiée le 11/04/2024

La transformation de la carte des formations professionnelles scolaires est un levier majeur de la réforme des lycées professionnels. L'enjeu est de proposer des formations offrant des chances de poursuite d'études ou d'accès à l'emploi et de transformer les formations aux résultats moins favorables, avec le double objectif d'offrir à chaque lycéen un parcours de réussite et de répondre aux besoins des entreprises et de la société. Cette transformation de la carte des formations est élaborée en concertation avec l'ensemble des parties prenantes, en particulier les partenaires économiques, et fixée avec le conseil régional qui a la compétence d'arrêter la carte des formations professionnelles initiales scolaires. L'objectif est de mieux préparer les jeunes à une insertion professionnelle durable et à la réussite des parcours de formations supérieures, en cohérence avec les filières de France 2030 et les enjeux des transitions écologique et numérique. L'évolution annuelle de l'offre s'inscrit dans une visée pluriannuelle qui, grâce à une analyse étayée du devenir des jeunes sortants de formations et de l'évolution des besoins en compétences, permet aux établissements de s'inscrire dans un calendrier de transformation progressive de leur offre. Celle-ci mobilise plusieurs leviers, parmi lesquels l'ouverture de nouvelles spécialités du certificat d'aptitude professionnelle au brevet de technicien supérieur, le développement de l'offre de formations en un an à l'issue du baccalauréat professionnel et de colorations sectorielles de diplômes nationaux, qui ont des effets favorables sur l'insertion des jeunes. Ces trajectoires d'évolution de la carte intègrent la réflexion sur les poursuites d'études de niveau supérieur, dans une approche permettant de répondre tout à la fois aux enjeux d'insertion de qualité aux premiers niveaux de qualification et la nécessité d'offrir des parcours de formation ambitieux. L'appel à manifestation d'intérêt « Compétences et métiers d'avenir » vient en appui à cette transformation, en permettant le financement de diagnostics territoriaux ou de filières, le renouvellement des plateaux techniques, la formation des personnels éducatifs et les mesures favorisant l'attractivité des formations, en particulier lorsqu'elles visent des métiers en tension. L'ensemble de la réforme allie financement, analyse et concertation, et prend en compte les besoins à moyen terme des territoires tout en veillant à proposer des parcours ambitieux à nos jeunes.

- page 1558

Page mise à jour le