Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 21/09/2023
M. Bruno Rojouan attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie sur l'injection d'eau dans la viande industrielle.
Il est préoccupant de constater que certaines industries alimentaires pratiquent l'injection d'eau dans la viande afin d'améliorer l'apparence et le poids de leurs produits. Cette pratique, bien que techniquement légale, soulève des questions éthiques et de transparence envers les consommateurs. Selon des données recueillies par des organismes de surveillance de la qualité alimentaire, il a été observé que certaines viandes, comme le poulet, peuvent contenir jusqu'à 30 % d'eau ajoutée. Cette augmentation artificielle du poids permet aux entreprises de réaliser des marges plus importantes, mais elle trompe les consommateurs quant à la véritable valeur nutritive du produit.
En outre, cette pratique a des implications négatives pour la santé des consommateurs. Lors de la cuisson, l'eau ajoutée est souvent libérée, ce qui peut conduire à une viande moins savoureuse et moins tendre. De plus, l'injection excessive d'eau peut diluer les nutriments naturels présents dans la viande, réduisant ainsi sa valeur nutritionnelle réelle. Selon les données des organismes de recherche en nutrition, la teneur en protéines et en minéraux essentiels peut être réduite de manière significative dans les produits de viande injectée par rapport à la viande non traitée.
Ainsi, il souhaite savoir quelles dispositions le Gouvernement compte mettre en place afin de promouvoir la transparence, sensibiliser les consommateurs et encourager les industries à adopter des pratiques plus éthiques et à fournir des produits de meilleure qualité sur le marché.
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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des entreprises, du tourisme et de la consommation
Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des entreprises, du tourisme et de la consommation publiée le 11/04/2024
La règlementation européenne, notamment le règlement (CE) n° 543/2008 relatif aux normes de commercialisation pour la viande de volaille, encadre la teneur en eau des viandes de volailles en définissant des valeurs maximales variant selon la méthode d'analyse mise en oeuvre. Par ailleurs, elle impose aux abattoirs et aux centres de découpe des autocontrôles réguliers à des fréquences déterminées afin de vérifier la teneur en eau des poulets congelés et surgelés ainsi que des carcasses de poulets et de dindes destinées à la production de certaines découpes fraîches, congelées et surgelées. Les États membres doivent s'assurer de la mise en oeuvre de ces autocontrôles et vérifier par sondage la teneur en eau de ces produits. À cet égard, la direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) procède annuellement à des contrôles afin d'assurer la loyauté des viandes de volaille mises en marché. Des vérifications de la teneur en eau des viandes de volaille sont réalisées aux stades de la production et de la commercialisation (aussi bien sur des produits français qu'originaires d'autres États membres ou de pays tiers). Au stade de la production, à la suite de contrôles menés en 2021 et 2022, des avertissements ont été adressés à certains opérateurs contrôlés pour rappeler l'obligation d'autocontrôles. Par ailleurs, à la suite de constats d'anomalies faits sur des produits en provenance de Pologne, une demande d'enquête adressée aux autorités polonaises à la suite de constats de non-conformités via la plateforme européenne Food Fraud a conduit celles-ci à réaliser une inspection chez un producteur. Elles ont constaté l'absence d'autocontrôles réguliers et l'ont sanctionnée. Au regard de ces résultats, la DGCCRF maintient une pression de contrôle dans ce secteur et est à nouveau mobilisée en 2024 afin de sanctionner les opérateurs qui ne respectent pas les règles.
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