Question de Mme VARAILLAS Marie-Claude (Dordogne - CRCE) publiée le 05/10/2023
Mme Marie-Claude Varaillas attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie sur l'avenir des papeteries de Condat à la suite de l'annonce par le groupe Lecta de la fermeture de la ligne de production n° 4.
Fleuron industriel et premier employeur de Dordogne les papeteries de Condat ont été rachetées dans les années 1990 par le groupe Lecta. Elles sont reconnues pour leur savoir-faire dans la production de papier couché double face, utilisé pour l'impression des livres des principales maisons d'édition françaises. Fin juin 2023, le groupe Lecta a annoncé vouloir cesser cette production sur son site du Lardin-Saint-Lazare, délocalisant ce savoir-faire sur ses sites d'Espagne et d'Italie.
Cette fermeture supprimerait 187 postes, plusieurs centaines d'autres chez les sous-traitants du papetier, et fragiliserait tout un bassin de vie puisqu'on estime à 2 000 le nombre d'emplois induits menacés par la fermeture des papeteries de Condat. Une véritable catastrophe économique et sociale pour la Dordogne.
Malgré les annonces de la direction sur le maintien de la ligne de production n° 8 spécialisée dans la production de papier glycine, avec la suppression de la ligne n° 4 se joue la pérennité du site de Condat. Comment ne pas s'alarmer quand, après d'importantes aides publiques, dont 19 millions de la région Nouvelle-Aquitaine engagés pour moderniser la ligne n° 8, celle-ci ne fonctionne que trois jours par mois en moyenne depuis début 2023 ?
Dans un contexte d'urgence écologique et de réindustrialisation, la fermeture des papeteries de Condat apparaîtrait comme un non-sens écologique et stratégique. La conditionnalité des aides est plus que jamais une nécessité. Il n'est pas acceptable qu'une entreprise puisse se moderniser avec la participation d'aides publiques puis ensuite délocaliser le savoir-faire sans contrepartie.
Elle lui demande donc ce que le Gouvernement compte faire pour éviter la fermeture définitive de ce site de production et si des mesures seront prises pour protéger les intérêts industriels de notre pays et ce savoir-faire.
Elle lui pose également la question des contreparties à demander aux groupes industriels, au vu des 200 milliards d'euros par an d'aides publiques qui sont octroyées aux entreprises et si les modalités de suivi et de contrôle de ces aides vont être renforcées.
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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
La question est caduque
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